C’est très intéressant d’écouter, Henry Laurens, au moins pour moi, c’est un type qui donne l’impression de raconter une histoire qu’il vient d’entendre au coin de la rue, en sirotant un café sur le zinc d’un bistrot, en prenant à témoin celui qui est accoudé à côté de lui!
En avril, lors du Forum diplomatique d’Antalya, une conférence organisée en Turquie, Abdelatty avait déclaré que l’Égypte avait commencé à recruter des agents de sécurité palestiniens qui seraient formés pour superviser la sécurité à Gaza.
« Nous renforçons les capacités des policiers palestiniens, nous leur dispensons une formation et recrutons de nouveaux membres afin qu’ils puissent être déployés à Gaza pour faire respecter la loi, l’ordre et la sécurité dans la bande de Gaza », avait-il alors déclaré.

« Et, bien sûr, nous sommes prêts à accueillir une force internationale – de protection, de maintien de la paix, peu importe le nom qu’on lui donne – qui sera là pour assurer la sécurité et la protection des Palestiniens. »
Ce programme de formation fait partie d’un plan de reconstruction de Gaza chiffré à 53 milliards de dollars, proposé en mars par Le Caire et adopté par la Ligue arabe et l’Organisation de coopération islamique (OCI), qui compte 57 membres. Ce plan visait à contrer l’annonce faite le mois précédent par le président américain Donald Trump, selon laquelle les États-Unis « prendraient le contrôle » de Gaza et relogeraient ses habitants.
Le plan de Trump avait suscité une vive réaction de la communauté internationale, des pays arabes et des membres des deux grands partis américains. Il ne s’y est d’ailleurs plus intéressé ces derniers mois. Cependant, certains dirigeants israéliens l’ont adopté comme modèle pour la réinstallation d’Israël à Gaza. Des députés ultranationalistes ont organisé la semaine dernière une conférence, présidée par le ministre des Finances Bezalel Smotrich, sur l’annexion de la bande de Gaza par Israël et la création d’une « Côte d’Azur de Gaza ».
Lundi, le cabinet israélien a tenu une réunion au cours de laquelle les ministres auraient discuté de l’occupation de Gaza par Israël et de l’annexion officielle d’une partie de ce territoire, après l’échec des pourparlers au Qatar la semaine dernière sur un éventuel accord de cessez-le-feu à Gaza et la libération d’une partie des 50 otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Cette vision israélienne est en contradiction avec celle de l’Égypte et de la Ligue arabe, qui envisagent que l’Autorité palestinienne (AP), basée en Cisjordanie, gouverne Gaza après la guerre, afin de servir de tremplin à la création d’un futur État palestinien. La Ligue arabe a réaffirmé cette idée mardi lors d’une déclaration faite lors d’une conférence des Nations unies sur une solution à deux États pour Israël et les Palestiniens.
« Pour mettre fin à la guerre à Gaza, le Hamas doit renoncer à son autorité dans la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec l’engagement et le soutien de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un État palestinien souverain et indépendant », peut-on lire dans la déclaration de la Ligue arabe.
Le texte « condamne » l’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre 2023 – au cours de laquelle plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres prises en otage, dont 50 sont toujours détenues, la plupart d’entre elles étant décédées, ayant entraîné les représailles israéliennes à Gaza -, ce que n’a jamais fait l’Assemblée générale de l’ONU. Il s’agit de la première condamnation de l’attaque par la quasi-totalité des pays arabes.
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