dimanche 27 octobre 2024

Les bars et les bibliothèques de Césarée

https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22187/cesaree/#google_vignette    




https://www.letemps.ch/societe/un-historien-sefforce-tisser-une-filiation-entre-jesus-bouddha

Le christianisme est un bouddhisme gréco-juif.» Telle est l'hypothèse audacieuse que risque Raphaël Liogier, enseignant à l'Institut d'études polithttps://dattari.blogspot.com/2024/10/les-bars-de-cesaree.htmliques à Paris et chercheur à l'Observatoire du religieux de l'Université d'Aix-Marseille III, dans son livre : « Jésus, Bouddha d'Occident ». Selon lui, la convergence des enseignements de l'homme de Nazareth et de Siddharta ne peut en effet être attribuée au hasard. Né plus de 500 ans avant le christianisme, le bouddhisme aurait dérivé pendant un demi-millénaire de l'Inde vers la Méditerranée, en s'imprégnant au passage de la culture grecque qu'Alexandre le Grand avait amenée jusqu'en Inde. Jésus aurait hérité de la sagesse de son prédécesseur indien et transmis à son tour un message de tolérance et de non-violence, centré sur l'égalité des êtres. Des similitudes entre bouddhisme et christianisme ont déjà été étayées dans le passé. Mais c'est la première fois qu'un chercheur émet la thèse d'une filiation directe entre Bouddha et Jésus.


Jésus, bouddha d'Occident, Raphaël Liogier, Paris, Calmann-Lévy, 1999


Cet œuvre littéraire basée sur la constatation évidente d’une certaine  convergence philosophique et historique m’a interpellé suffisamment pour que je me lance dans une petite enquête, une vérification des faits.

Je dirais tout d’abord que la partie du travail de Raphaël Liogier qui vise à imaginer, supposer, supputer une filiation entre ce jeune Jésus de Nazareth (  Yeshua, ou Joshua dans la langue parlée en Galilée à cette époque) et Siddhartha, première incarnation du Bouddha, est pour moi inutile et sans le moindre intérêt !

Les seuls et uniques éléments qui présentent pour moi un certain intérêt sont les faits et circonstances historiques, géopolitiques, qui pourraient avoir fait circuler des idées dans le petit coin du monde où a vécu Jésus pendant les trois premières décennies du premier siècle de notre ère.

Alors, allons-y, je règle ma machine à remonter le temps, nous ne sommes plus en 2024, mais en 24 ( avec de grandes incertitudes sur la précision de cette date, bien entendu).

. Voici donc, en première mondiale :

les aventures de Jésus de Nazareth à Césarea maritima dans les années 20 de notre ère !


Bibliothèques à l'époque romaine

Le lien vers la video ci dessus vous explique le mode d'emploi en cette année 24 ! 




Nous sommes à Nazareth, en Galilée, en Palestine, province sous protectorat romain, mais également un royaume dirigé par le fils d’Hérode dit le Grand.


Il y a quelques années, le père du roi actuel vient de terminer la construction d’un grand port, à une quarantaine de kilomètres de Nazareth, en marchant vers l’ouest, une petite journée de marche, pas grand chose pour un jeune homme ! Tout jeune, on peut raisonnablement imaginer que ce garçon à l'esprit particulièrement vif ait appris l'alphabet araméen, le plus couramment rencontré partout dans cette région du monde.


Lien vers Alphabet araméen



« Césarée (Caesarea Maritima), ville construite sur la côte de la Méditerranée orientale. Grâce à l'ingénierie et aux largesses romaines, Hérode le Grand (r. de 37 à 4 av. J.-C.) accomplit cet exploit en construisant une métropole entière dotée d'un port colossal qui allait faire de Césarée l'oasis de commerce maritime de l'époque. »

Dédiée à Auguste (27 av. J.-C. à 14 de notre ère), la zone sur laquelle Hérode choisit de construire était à l'origine un lieu d'habitation de la cité-État phénicienne de Sidon. Spécialisée dans les produits en verre et les vêtements brodés, et célèbre pour ses étoffes teintes en pourpre, Sidon comprit sans doute le potentiel de l'endroit en matière de commerce avec l'Orient et les grandes nations méditerranéennes. 

On a donc, dans la ville de Nazareth, un jeune homme d’environ 24 ans, menuisier, dont l’intelligence et la curiosité sont remarquablement développés, son père est mort, il vit avec sa mère.

Il n’est pas du tout invraisemblable d’imaginer que de temps en temps, il s’en aille prendre l’air, pour essayer de comprendre et découvrir le monde, et quelle meilleure porte ouverte sur le monde, que ce grand port tout neuf, point de rencontre entre l’orient et l’occident ! Pour l’enfant amoureux de cartes et d’estampes, l’univers est égal à son vaste appétit…

Oui, il y avait les bars du port, mais franchement je vois mieux notre Jésus dans la vaste bibliothèque publique lisant avidement tout ce qu'il pouvait lire et bavardant avec tout le monde! 





Essayons de voir s’il est réaliste, plausible d’imaginer qu’ici et maintenant, à Césarée en 24, ce brillant jeune homme de religion juive, puisse dans un bar du port, passer des heures à se faire raconter des histoires extraordinaires concernant une nouvelle philosophie qui se développe en Orient : «  le Bouddhisme ».

Oui, il y a une concordance de temps et de lieu suffisante pour imaginer ces rencontres plausibles et réalistes, et je vais vous dire pourquoi, mais avant cela, je vous voudrais faire une petite enquête sur l’état d’esprit qui règne en Palestine en cette année 24 (  dixième année du règne de l’empereur romain Tibére).

Le pouvoir politique est le fait des Procurateurs romains, le pouvoir civil est en théorie le fait du roi qui gère les affaires courantes ( depuis la sanglante révolte des frères Maccabés et la prise de Jérusalem par l’empereur romain Pompée il y a 84 ans , la Palestine est sous haute surveillance).

En pratique le pouvoir civil et moral se réparti entre deux groupes opposés : 

  • la classe sacerdotale évoluant autour du temple de Jérusalem, véritable classe sociales car ses membres se disaient choisis parmi les descendants de la famille d’Aaron. Ce sont les Sadducéens, conservateurs et partisans de l’ordre, fut-il romain, les gardiens du temple, d’un système socio religieux homogène fondé sur la foi dans l’éternel et dans le respect de la Torah ( à partir de ces deux éléments fondamentaux, la pensée juive, pouvait évoluer avec une très grande liberté en jouissant, notamment de la part des instances religieuses d’une large tolérance).
  • La classe des pharisiens, gérant les synagogues, proche du peuple et aide sociale. Ils étaient vus comme des patriotes, comme des descendants des révoltés contre Antiochus Épiphane à l’époque des frères Maccabés.

Jésus est manifestement  à cette époque un homme de haut potentiel intellectuel, il a déjà fait, à douze ans, une petite fugue qui a effrayé ses parents, et suscité la curiosité admirative des Sadducéens, gardiens du temple de Jérusalem (  voir Luc, chapitre 2, verset 41 et 42). Ce n’est qu’au bout de trois jours que ses parents l’ont retrouvé dans le temple de Jérusalem, assis au milieu des maîtres, les écoutant et les interrogeant, tout le monde s’extasiant sur l’intelligence de ses réponses…..

Bon, après pareil début, on ne peut pas croire que cet homme, bon travailleur manuel, mais aussi à forte potentiel intellectuel, ne se soit pas intéressé à ce qui se passait au bord de la mer , du côté de Césarée, à une journée de marche de son atelier de menuisier.

Un dernier détail, mais qui a son importance, vous rappelez vous du bavardage à 12 ans, avec les grands maîtres du temple. Quelle langue a-t-elle été utilisée pendant cette conversation de trois jours ? L’hébreu bien entendu, et pourtant la langue maternelle de ce Jésus était l’araméen! 

Et dans ses virées à Césarée, jésus entend à tous les coins de rue, un peu de latin de Rome mais surtout le Grec, la lingua franca de la Méditerranée qui véhicule les idées de Platon, il l’a forcément pratiqué plus ou moins. Il a forcément passé beaucoup de temps sur des parchemins, des rouleaux de lecture venant de l'ouest ou de l'est ! 


https://www.blogger.com/blog/post/edit/92946416926064616/2970580048652330078

https://www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2017/archeologie_20170512.html


Les connaissances inguistiques de cet homme ont  forcément rendu plus facile, la communication avec les marins, avec les hommes des caravanes qui arrivaient à Césarée, la lecture des divers  documents qu’ils transportent car pour couronner, le tout, il a un atout majeur : sa langue maternelle est l’araméen, la langue administrative des empires de la région, depuis la vallée, du tigre et de l’Euphrate jusqu’à la Perse. La grande bibliothèque d'Eusèbe n'existe pas encore à son époque, mais il y a forcément déjà un fonds de documentation universelle remarquable! 


Alors, vous comprenez bien que ces caravanes ne transporte pas seulement des marchandises, mais véhiculent aussi des idées nouvelles, des histoires extraordinaires. Et parmi celle-ci, il y a l’univers philosophique du bouddhisme.

En cette année 24, il y a déjà plus d’un siècle que la philosophie bouddhique est connue dans l’empire perse véhiculée à partir du Gandarha, région de Peshawar à l’extrême nord ouest du Pakistan !

Dans le but de convertir, au bouddhisme les populations gréco-romaine, les dignitaires chargées de ces provinces, avaient identifié dans le vocabulaire grec ou araméen des équivalents des thèmes hindous ou bouddhistes!!!


https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme_mah%C4%81y%C4%81na

En cette année 24, un jeune homme, juif convaincu et sincère, respectant donc la Torah tout en gardant son libre arbitre et le scepticisme fondamental à la base de cette religion, se plonge dans la proposition du bouddha, dans les préceptes du Taoisme ( analogies très grande retrouvées dans le discours des béatitudes) pour combler le besoin de transcendance inhérent aux humains


.Lien vers un article comparatif des béatitudes


 Il saura génialement adapter toutes ces idées à son époque, aux circonstances, en faire le meilleur usage, le confronter aux philosophes de la Grèce, à son idéal juif, en faire une sorte de syncrétisme personnel, laisser mijoter , apprendre le monde, vivre sa vie comme tous les garçons et jeunes hommes de son âge, mais rien de sa vie personnelle ne filtrera jusqu'à nous ! 





Un beau jour, quand il aura « environ trente ans »( On était depuis longtemps un homme mûr à cet âge il y a 2000 ans, c'est pour cela  que Luc le précise :  chapitre 3, verset 34), il sentira que l'heure est venu pour lui " d'entrer en campagne" quitter son atelier de Nazareth se lancer  dans une folle et périlleuse aventure prédicative !



Il n'aura le temps que d'ébaucher quelque chose.....quelques un de ses amis écriront sur lui longtemps après sa mort, et surtout, un certain Paul de Tarse, né en 10 en Cilicie à Tarsus, aujourd'hui en Turquie près de la frontière est avec la Syrie, un officier de l'armée romaine fera de tous les souvenirs que l'on avait gardé de sa vie, un corpus religieux qui se fera connaître en suivant les routes maritimes et terrestres de l'empire romain !

Il est certain que son but n'était pas de conquérir Rome et de s'y installer, encore moins d’être considéré comme un dieu ! 


Henri Dumoulin 


https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22187/cesaree/#google_vignette


https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme_mahāyāna


https://shs.cairn.info/revue-diogene-2002-4-page-73?lang=fr


https://www.letemps.ch/societe/un-historien-sefforce-tisser-une-filiation-entre-jesus-bouddha



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