vendredi 7 septembre 2012

Furari.....Au gré du vent!

Il y a deux mois un de mes amis mourrait dans des circonstances dramatiques, il avait mon âge, 65 ans, il remontait d’une plongée à 30 mètres au large de Porto en Corse, après son dernier palier à 6 mètres, il a violemment heurté de la tête un rocher qui le surplombait, il a lâché l’embout, ce fut son dernier inspir. Avant son incinération, un de ses proches amis, en déposant sur lui un des rubans de prières ramenés de ses pérégrinations avec lui au Népal a prononcé ces mots : « La vie n’est pas un problème à résoudre, mais une expérience à réaliser...Jacques, je salue le divin qui est en toi ! »


Depuis le 5 du mois dernier, j’ai atteint mon double-six, et je pédalais ce matin à Paris dans le XVII° arrondissement, je suis passé à un moment devant une petite librairie dont le nom m’a interpellé : L’usage du monde !L’usage du monde : c’est le cadeau inestimable qu’une part de divin s’est faite à lui-même au premier inspir de Jacques en s’immergeant dans le relatif pour réaliser l’expérience de la vie, en passant de l’Absolu à la liberté absolue, en habitant un « véhicule » merveilleux propre à combler ses désirs de création. Entre le premier et le dernier inspir de Jacques, l’espace d’un instant le monde a existé.

Pendant mes quatre années de Guyane, sous l’influence puissante de la nature amazonienne, du sentiment d’immobilité et de mouvement perpétuel que donne cette forêt, je me suis interrogé sur la nature de cet Instant, j’ai mis sur le papier des songeries quotidiennes (voir mes fichiers ou sur youscribe : Ma Guyane et Ma Guyane encore : Henri Dumoulin)

J’ai imaginé l’image de la sphère, d l’œuf primordial dans laquelle la nouvelle entité pénètre au premier inspir et progresse vers le centre, à la rencontre de son double, son antithèse, son ange gardien, rencontre qui marquera au centre de l’œuf la fin de l’expérience …) Cette image a l’intérêt de sortir du schéma linéaire classique, du temps figuré.

J’ai aussi pour l’instant permanent la réalité de la transformation, de la transmutation permanente qui est la nôtre au niveau le plus élémentaire de notre être physique. Plongé dans l’incubateur forestier amazonien, l’évidence de cette métamorphose m’est apparue alors que je me disais qu’au bout de quelques années la quasi-totalité des atomes qui constituaient mon corps ne venaient plus de la vieille Europe mais de l’Amazonie où je vivais ! Du simple fait des échanges aériens, de l’eau que je buvais, de la nourriture locale que je consommais…..

On attribue à Michel Ange la phrase suivante : « Regarde la lumière, admire sa beauté, ce que tu viens de voir n’est plus, ce que tu verras n’existe pas encore » : Je ne retiens qu’une chose de ce conseil, c’est que seul existe l’instant, immédiat, et que si nous ne vivons pas pleinement cet instant, nous ne vivons rien du tout. Je pense au pilote au commande de son avion, l’œil sur la bille qui lui indiquait l’horizon artificiel, et qu’il devait maintenir au milieu sous peine de « décrocher », nous sommes, humains immergés dans notre instant permanent tentés de vivre ce qui n’existe plus ou ce qui n’existe pas encore, au risque de décrocher de notre réalité en création permanente ! Les « maladies » majeures qui menacent les humains sont des instabilités de l’instant des ruptures de notre création permanente du temps, des moments où nous ne somment plus tout à fait dans notre présent, un minimum pour continuer à exister mais pas assez pour vibrer en harmonie avec notre création.

mardi 14 février 2012

Ma Guyane

Ma Guyane encore

c'était en kabylie