mercredi 21 octobre 2020

EDITO du 21 octobre 2020: Regardant un mur!

Édito du 21 octobre 2020



Poème ......regardant un mur! 




Du fond obscur de ma chambre

Immobile, tel un félin, j'épie un margouillat,

Immobile sur le mur, lézard bien peu conscient,

De sa grâce ornementale, vert intense sur mortelle lividité de la pierre!


Ah, que sais-je moi-même de ma recherche depuis si longtemps, 

Ce guet interminable qui est le mien.

Peut-être suis-je de cette race aborrhée des mutants, 

Ou 

Peut-être suis-je,

Dans le décors effrayant de quelque monde étrange,

L'espion qui aurait oublié son code, son acronyme, tout....

Sauf la gravité , impérieuse de sa mission! 


Mario Quintana ( traduction Henri Dumoulin) 




mardi 20 octobre 2020

Edito du 20 octobre 2020: Toute parole est un masque!

Édito du 20 octobre 2020 :  Toute parole est un masque! 




Nietzsche

les cinqs piliers de sa sagesse

Allez, cinq minutes pour cinq idées basiques sur cet homme, cliquez au dessus ! 


Nietzsche est un philosophe allemand du 19ème siècle (1844-1900). Professeur de philologie à l’université de Bâle, il publie plusieurs ouvrages tels que le Crépuscule des Idoles, le Gai Savoir, Ainsi parlait Zarathoustra… Il s’attaque au nihilisme sous-jacent qu’il décèle dans la religion ou la morale. Il se lie d’amitié avec Wagner mais se brouille rapidement avec celui-ci. Dans les dix dernières années de sa vie, de 46 à 56 ans, il est plongé dans un état quasi-végétatif suite à un accès de démence.....


https://m.youtube.com/watch?v=MlvHSb_0IiE





En me penchant du lit hier soir, j'ai fait tomber de ma table de nuit un des livres qui servent à préparer mon sommeil, le tome 2 d'une anthologie bilingue de la poésie allemande d'un certain René Lasne, même si ma connaissance de la langue de Goethe est bien superficielle et fragmentaire, je n'aime pas trop la traduction qu'il a faite de certains poèmes  ....

Sous ma main s'est ouverte la page 104, un extrait :" Ainsi parlait Zarathoustra" , der Wanderer ( le voyageur) ....j'entrai sans le vouloir dans un vaste poème philosophique, une sorte de monstre littéraire de la fin du dix-neuvième siècle Européen!  Friedrich Nietzsche était allé chercher son inspiration aux environs de 1000 ans avant notre ère, dans la perse antique, chez les zoroastriens, disciples de Zorastre ( zarathoustra en Grec ancien) ...https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Zoroastre


Luc Ferry va vous en raconter de bien bonnes sur cet homme


 Luc Ferry parle de Nietzsche



Pour ma part, pris d'une inspiration subite, je prend la liberté de vous livrer quelques vagues réflexions, vagabondage mental, isolées du contexte du poème philosophique , en mode :" Lecture" au sens anglais du terme, qui m'ont été inspirées par ce voyageur, son étrange voyage de la page 104 à la page 109...





Um mittenacht war es, da nahm Zarathoustra seine Weg über den Rücken der Insel.....( il était minuit quand Z. se mit en route pour passer la crête de l'ile) 

Dass er mit dem frühen morgen an das andre Gestade käme; dem dort wolte er zu Schiff steigen ! ( et arriver tôt le matin sur l'autre rivage où il voulait embarquer sur un bateau....) 

Vous voyez déjà le topo, le type qui se met en marche à minuit, pour escalader une montagne, passer un col, une crête, qui devrait lui permettre, "si Dieu veut" , d'être à l'heure le lendemain à l'aube, au port, de l'autre côté de l'île, pour le départ de son bateau.....on passe déjà en mode fantastique, on se dit déjà que ce gars là , pendant qu'il s'esquinte dans l'obscurité, sur des sentiers improbables, va gamberger pas possible dans sa tête ! Et ça ne rate pas...le type refait sa vie au rythme de ses pas, cette montagne, c'est son existence, son parcours, ce qui lui permet, qui lui a permis de " devenir ce qu'il est" au sens nietzschéen de cette expression évidemment ..



Ich bin ein wanderer, ein bergsteiger , ich kann nicht lange still sitzen ( je suis un voyageur, un grimpeur de montagnes, je ne peut rester longtemps tranquille...) 

Du ghest deinen Weg der Grosse, das muss nun deine bester mut sein, dass est hinter dir keinen Weg mehr gibt , dein Fuss seller löschte hinter dir den Weg au

 Tu es sur ton plus grand chemin,  celui du plus grand courage, car il n'y a plus rien derrière toi, ton pas lui même a effacé tes traces ....etc etc ! 




Je ne vais pas raconter toute l'histoire, elle est déjà traduite, vous avez quelques liens disponibles qui feront pour vous le tour de la question. 

Il faut tout de même se rappeler qu'on est là en Allemagne dans des années du point de vue littéraire au moins, d'un romantisme exacerbé allant jusqu'à la folie, Nietzsche lui-même s'est complètement déconnecté de la réalité les 10 dernières années de sa vie de 46 à 56 ans.

Alors cette grande balade dans la montagne est pour moi une grande métaphore, un raccourci de sa vie, de la vie qu'il présente comme un idéal, avec ses ambitions démesurées, ses monstres qu'il pensait avoir apprivoisé, ses remords, ses regrets....pourtant demeurent intacts les cinq piliers de sa sagesse:

  • Devient ce que tu es ( potentiellement)
  • En suivant ta propre Voie
  • Donne de la joie
  • Bien dormir, bien manger et ....rire!
  • Ne pas se ménager, rechercher l'adversité , ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort...! 


Mathieu d'Arras

lundi 19 octobre 2020

On ne vit que deux fois

Ce soir mon cœur fait chanter



Des anges qui se souviennent…

Une voix, presque mienne, 

Par trop de silence tentée , 


Monte et se décide

À ne plus revenir ;

Tendre et intrépide,

À quoi va-t-elle s'unir?










Rainer Maria Rilke, extrait de :" Vergers" 1924 1925



Au détour de l'escalier, au détour obscur de l'escalier

L'ange a dit mon nom....

Et mon nom a bousculé tout dans ma poitrine, 

Rumeurs lointaines de voix criant:

Laissez-moi, laissez-moi!

Que m'importe vos navires perdus!

Laissez-moi seul avec mes oiseaux,

Mes chemins et mes mirages. 



Mario Quintana





il fait si bon vivre
jette au loin les livres
cherche la raison loin de ta maison
au Soleil

Nada es después de todo tan seguro

Como que un día llegará el final

Mas como uno vive todavía 

Hay que poner amor en la mochila 

Y andar por el futuro imaginario


Rien de plus certain après tout 

Que cette fin qui viendra un jour

Mais , tant que nous vivons

Qu'au moins maintenant 

On fasse provision d'amour 

En route pour un futur imaginaire


Es entonces que las urgencias ceden

Y uno tensa los músculos del alma

Mire el alrededor con desparpajo

Y se piensa inmortal por un ratito


Alors les urgences s'évanouissent 

Et , l'âme fortifiée 

On contemple serein l'horizon

On est , pour un temps , immortel


La buena sangre es como un testamento 

Y el corazón nombra sus albaceas

Todo queda arreglado y uno puede

En cada siesta introducir La Paz 


Il en est du bon lignage comme d'un testament

Le coeur désigne ses mandataires 

Et, toutes affaires réglées 

On peur jouir en paix de sa sieste


Nos iremos al fin/ pero aquí estamos

Con todas las caricias en la mano

Otra piel las recibe agradecida

Y agradecemos esa gratitud


On va partir un jour/ mais on est là

Les mains pleines de caresses pour l'autre peau

Qui les reçoit, gratifiante

Et nous sommes gré de cette gratitude .


Mario Benedetti

Traduction :Henri Dumoulin

Fernando Sor n'est pas mort ! il vit par cette "étude 22"