mercredi 2 août 2017

Laetitia....en vrac !

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https://drive.google.com/open?id=0B3IAC6U941wXSTNReG95Y1RKVlE

2006 Diplôme d’Etat de massseur kinésithérapeute – IFMK Valentin Haüy à Paris 
2001 - 2002 Classe Préparatoire à la formation de kinésithérapeute
1998 – 2000 DUT Carrière Sociale - Université Paris V 
Octobre 2005 (6 semaines) Stage de 3ème année au Centre de rééducation Bois-Larris – Service Pédiatrie : Sujet de mémoire 
Juillet 2005 (1 mois) Stage de 3ème année au CHU de Nantes - Service Neurologie
Février 2005 (6 semaines) Stage à l’hôpital des invalides – Service Neurotraumatologie
Octobre 2004 (6 semaines) Stage de 2ème année au CHU de Nantes - Service Neurologie 
Aout 2004 (1 mois) Stage de 2ème année au CHU de Nantes en Service de Traumatologie 
Décembre 2004 (2 semaines) Stage d’observation à l’hôpital à Saint Maurice 
Décembre 2002 (2 semaines) Stage d’observation au Centre Edouard Ritz – Service Neurotraumatologie à Paris
 Dans le cadre du DUT Carrière Sociale : 
Période Emploi
2000 (3 mois) Stage au Centre Communale d’action sociale de Paris 13ème : Entretien avec les usagers et traitement de dossier
1999 (2 mois) Stage d’observation au Centre Communale d’action sociale de Romainville
AUTRES EXPERIENCES PROFESSIONNELLES 
Période Emploi
Aout 1999 (1 mois) Standardiste chez l’Oréal à Paris : émission et réception d’appels
1998 Assistance scolaire bénévole et hebdomadaire au sein de l’association COGITO COOL (Association d’étudiant de l’université Paris X)
EN COMPLEMENT
Anglais (lu, écrit, parlé) - Allemand (notions)
Bénévolat auprès d’associations à Nantes : 
ADDA – Association pour le développement durable
L’Abord’âge – Café des enfants
Centres d’intérêt : Cinéma, randonnées, rencontres parentales et sociales

en 2104 , elle avait cessé d’exercer son métier mais lancé une nouvelle affaire pour traduire en braille des ouvrages pour enfants: Poinçon clown !!!! Ce qui lui a permis d'entrer en contact avec ma fille pour son local professionnel....! 


Laetitia....en vrac
-Une volonté de vivre, de militer, de créer son réseau social au milieu des voyants, pas des aveugles comme elle ! ( Elle avait voulu terminer ses études secondaire, non pas à l'institut des jeunes aveugles à Paris, mais dans un Lycée parisien normal..)
-Une indignation devant l'attribution automatique de l'allocation pour tierce personne au taux maximum alors que, selon elle:" ils y a des personnes bien plus handicapées qu'elle".
-Une colère ( lors de notre dernière grande ballade à Nantes un mois avant sa mort, le lundi de Pentecôte 2017) contre le personnel de la PMI qui suivait sa fille:" dès qu'elle a fait ses premiers pas, elles m'ont fait convoquer par le médecin, j'ai refusé....comme si je n'étais pas capable de m'occuper de ma fille!"
-Une interrogation permanente sur le mode d'action dès traitements qu'elle recevait, elle s'informait à fond, me demandait parfois des explications précises, je tentais de lui répondre en laissant toujours une place à l'espoir...
_ Une tentation de désespoir parfois, des sanglots sans larmes devant ce qu'elle ressentait comme une injustice terrible
_Un intérêt pour les récentes avancées de la physiologie expérimentale, pour les observations en IRM fonctionnelles montrant les capacités insoupçonnables de " véritables recyclages neuronaux, réorganisation totales des réseaux. J'avais abordé avec elle l'hypothèse que les lobes occipitaux du cerveau humain destinés depuis des millions d'années à gérer la vision, sont capables, en cas de perte précoce ( en l'occurrence pour elle autour de un an) de créer une sorte de néo vision en se connectant d'une façon totalement différente de nous les voyants, avec l'ensemble du cerveau, et donc l'ensemble du corps...tous les récepteurs et organes sensoriels sont mis à contribution et convergent vers les lobes occipitaux. Ma fille qui a vu à quelle vitesse extraordinaire elle était capable de lire en braille a bien eu l'impression qu'elle voyait avec ses doigts....sans parler de sa stupéfaction lorsque Laetitia lui parlait des couleurs insupportables de son nouvel appartement. Sans parler de mon étonnement lorsqu'elle m'indiquait le chemin quand je la conduisais en voiture dans des zones de nantes peu connue de moi.
_ Une interrogation devant le phénomène du djihadisme, elle n'avait aucune orientation religieuse particulière, mais s'interrogeait sur le fait qu'actuellement ces outrances sous prétextes fallacieux de religion se produisait apparemment essentiellement au sein de la religion de la paix par excellence, l'Islam.
_ Un intérêt pour une évolution politique d'ouverture et de renouveau en France au moment des présidentielles, surtout pas celle de la "grande folle" comme elle surnommait Marine Le Pen....
 - Une stupéfaction devant le fait qu’on trouve aujourd’hui de plus en plus d’enfant qui, parfois à onze ans, ne savent pas encore lire l’heure sur un écran analogique comme celui d’une montre à aiguilles ( elle m’expliquait alors comment lire l’heure sur une montre comme la sienne avec un couvercle qui s’ouvre, en touchant les aiguilles..). 

-Une pincée d'ironie critique devant les musiciens "équipés d'yeux fonctionnels" qui "trichent" en lisant la partition pendant qu'ils jouent une pièce musicale alors qu'elle était obligée de la lire " en braille" juste avant pour la jouer de mémoire ensuite. Elle jouait de la trompette avant sa rechute il y a trois ans, elle m'avait expliqué qu'elle pouvant s'entraîner sans gêner les voisins en travaillant avec un casque grâce à un dispositif étonnant ! Elle avait vendue sa trompette et acheté un petit Whistle irlandais qu'elle ne supportait plus trop depuis l'atteinte de ses oreilles interne par le Cis Platine de sa première chimiothérapie.....Elle m'avait dit au printemps:"quand  je serai morte, il sera pour vous!" J'en ai acheté un bien avant sa mort...

 - Une extraordinaire volonté d'indépendance et d'autonomie, allant jusqu'à lancer un défit à la vie en "faisant seule son enfant" une décision évidemment critiquable pour nous tous qui avons des yeux, mais qui pourrait lui jeter la première pierre...et puis Olwen est là, pleine de vie....je me revois assis  à Saint Sébastien, au printemps, lors du championnat de Capoiera auquel sa fille participait, elle trépignait sur les  gradins en demandant sans cesse à voix basse des précisions sur ce qui se passait !