ttp://www.rfi.fr/ameriques/20130504-bresil-chantier-barrage-belo-monte-occupe-indiens-presse-expulsee
Le
4 mai Radio France internationale annonce l'expulsion « manu
militari » de tous les journalistes présents sur la zone de
construction du l'usine hydroélectrique de Belo Monte, à 900 km au
sud-est de Bélem au Brésil. Un nouvel incident vient d'éclater avec
les Indiens d'Amazonie qui depuis des années se battent sur leur
survie, On peut craindre le pire en l'absence de témoin. Ce
face-à-face des massues et des flèches contre une puissance
industrielle et financière colossale ma interpelé, il y avait là
une grandeur épique, c'est un peu, à une autre échelle évidemment,
l'histoire du film Avatar. Leur seule force était la puissance de
l'image et du témoignage, l'expulsion des journalistes les laisse
désarmés, c'est pour cela que j'ai décidé de collecter et traduire
au jour le jour des articles sur leur ultime combat.
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Jeudi 2 mai 2013, 12H14 :
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Jeudi 2 mai 2013, 12H14 :
Des
Indiens envahissent le chantier de construction du barrage
hydroélectrique de Belo Monte dans l'État de para au Brésil.
Ils
sont environ 150, hommes, femmes et enfants, provenant de plusieurs Ethnies : des Xikrin,
des Xipaia, des Munduruku, des Araras .
Arrivé à bord de quatre bus, armés de flèches et de Bordunas
(sorte de massue, arme de guerre traditionnelle), Ils ont investi le
chantier dans la matinée de ce jeudi. Une partie des manifestants a pénétré dans l'enceinte du chantier alors que le reste demeurait à
l'entrée pour empêcher la circulation des personnes. Selon le
porte-parole du consortium constructeur de Belo Monte ( CCMM) , On ne
sait pas encore si les indiens ont provoqué des dommages. Pour
l'instant il ne semble pas que cette occupation ai perturbée les
activités habituelles étant donné qu'elle s'est produite un jour de
paiement des travailleurs ; il y avait peu d'activité sur le
chantier et la majorité du personnel était concentré dans les
zones administratives. Si l'on en croit la société Norte Energia,
responsable de l'entreprise, ces indiens sont venus de la région du
Rio Tapajos. On ne connaîtrait pas pour l'instant le détail précis
de leurs revendications.
La
mission du conseil indigène ( CIMI) organe de défense des droits
des amérindiens a diffusé une lettre ouverte dont voici quelques
extraits :
« Vous
( Les constructeurs du barrage) pointez des armes sur nos têtes.
Vous installez chez nous des camions chargés de soldats, vous
faites disparaître le poisson, vous volez les ossements de nos
ancêtres ont enterré sur la terre »
L'usine
hydroélectrique de Belo Monte est en construction sur le Rio Xingu,
au sud-ouest de l'état du Para. les écologistes et le ministère
public fédéral se sont opposés, au moins au début, à cet
entreprise, pensant qu'elle pourrait avoir des conséquences
irréversibles sur l'écosystème de la région et bien évidemment
des conséquences graves pour les communautés traditionnelles qui
vivent dans cette zone
Vendredi
3 mai , 22H 07
6000
ouvriers ont dû cesser le travail. Ce vendredi, la police militaire a
remis un document à la police fédérale lui donnant l'ordre
d'expulser les Indiens du chantier, c'est le face à face....
Les
indiens du Rio Xingu, Tapajos et Teles Pires, dont les réserves
seront partiellement inondées lors de la mise en eau du barrage,
demandent la suspension des travaux. Ils exigent que soient mieux
réglementé la consultation prévue des peuples indigènes. Ils
exigent également que les troupes militaires installées sur
leurs terres se retirent. Ils déclarent que cette occupation durera
le temps qu'il faut pour que le gouvernement fédéral accepte leurs revendications.
Cette centrale hydroélectrique devrait avoir de gros retentissement sur la vie de plus
de 25 000 personnes vivant en zone inondable lors de la mise en eau. Le ministère public fédéral a demandé il y a
un an à l'institut de technologie de l'université fédérale du
Para une étude à ce sujet. Celle-ci a démontré que outre l'impact
environnemental 25000 personnes soit 9000 familles de plus que prévu
seraient concernés. Cette augmentation du montant des indemnisations
va faire monter le coût de l'investissement prévu. Pout le
ministère public fédéral, Belo Monte est actuellement la
construction la plus chère en cours de réalisation au Brésil :
30 milliards de Rais soit presque 12 milliards d'euros.
Pour en savoir plus:
Lundi
6 mai 2013 11H21
Le
vendredi mai, , Avelino Ganzer, représentant le secrétariat
national de la présidence de la république, était déjà sur le
site pour dialoguer avec les responsables indigènes. les caciques on
refusé de négocier, disant qu'ils voulaient présenter leurs
revendications uniquement à des personnes possédant un pouvoir de
décision. Ils exigent de pouvoir parler directement au ministre de
la chambre civile : Gilberto Carvalho.
Le chômage technique pour 6000 travailleurs se prolonge.
Le chômage technique pour 6000 travailleurs se prolonge.
La
Norte Energia ainsi que le consortium constructeur (CCBM) ont de
nouveau demandé ce lundi 6 mai une ordonnance de référé
permettant l'intervention des forces de l'ordre pour reprendre
possession des lieux. Le juge fédéral : Sergio Batista Guedes,
s'est opposé à cette demande, souhaitant la participation de la
Fondation nationale pour les Indiens:
( FUNAI) au processus de libération pacifique de la zone occupée ainsi que la présence d'un procureur fédéral spécialisé des affaires indigènes.
( FUNAI) au processus de libération pacifique de la zone occupée ainsi que la présence d'un procureur fédéral spécialisé des affaires indigènes.
la
présidence fédérale condamne l'occupation de Belo Monte, les
indiens disent qu'ils ne partiront pas. Le ton monte !
Le
gouvernement accuse les Indiens de violence, rappelant la prise en
otage de neuf fonctionnaires en 2013. Il signale qu'il y a eu des
tentatives de dialogue au travers de réunions publiques dans les
villages, mais quelles ont été boycotté par eux. Il accuse
les communautés traditionnelles de la région d'être complice de
destruction de la nature en échange de somme d'argent distribué par
les garimpeiros illégaux.
Le
gouvernement fédéral est disposé à dialoguer uniquement avec des
responsables légitimes et… après la fin de l'occupation
illégitime du chantier. Les Indiens condamnent fermement cette
attitude. Dans une lettre ouverte diffusée sur Internet ils
déclarent que le gouvernement a perdu tout bon sens ,qu'il ne sait
plus comment gérer sa population...Ils dénoncent la militarisation
de la région, l'interdiction de la présence des journalistes dans
la zone occupée et l' intimidation des manifestants : « C'est
le gouvernement qui ne veut pas appliquer la loi et manipule la
réalité pour disqualifier notre lutte en inventant des histoires
destinés à la presse ».
mardi
7 mai 23H57
Une
partie des Indiens évacue le site de Belo Monte
Norte
Energia fait savoir qu'après une réunion à laquelle participait la
FUNAI, 35 indiens parmi lesquels des hommes, femmes et des enfants
ont évacué le chantier qu'ils occupaient depuis le 2 mai. Pour ce
qui concerne ceux qui demeurent encore sur le site (Munduruku) elle
fait savoir que leurs revendications sont hors des compétences de
l'entreprise, elle rappelle qu'elle est en contact permanent les
organes gouvernementaux pour une libération rapide et sans conflit
de la zone et un retour immédiat des travailleurs sur le chantier.
Mercredi
8 mai 21H16
On
en est à sept jours d'occupation !
Au
cours d'une rencontre regroupant Norte Energia, des représentant du
gouvernement fédéral et des indiens, le ministère public fédéral
demande l'autorisation de la présence de journalistes et d'avocats
sur le site. Le ministère fédéral demande également à la justice
fédérale que soit autorisé l'entrée de produits alimentaires
ainsi qu'un libre accès des professionnels de santé du département
de santé publique indigène (DSEI).
Le
gouvernement veut maintenir le dialogue et augmenter leur
participation au débat portant sur ce projet. Les Indiens envisagent
de discuter le contenu de cette proposition lors d'une assemblée
jeudi 9 mai http://www.rfi.fr/ameriques/20130506-bresil-indiens-lutte-terres-barrage-belo-monte-mururuku
Jeudi 9 mai 2013 11H54
LES INDIENS DOIVENT QUITTER LE SITE DE BELO MONTE AUJOURD'HUI JEUDI.
La police militaire va exécuter la décision du tribunal régional de la première région prise dans la nuit de mercredi à jeudi. Les policiers qui sont sur place attendent l'arrivée du procureur du ministère public fédéral: Thais Santi, qui fera part aux indiens de cet ordre d'évacuation immédiate. Une équipe de la police fédérale d'Altamira est sur place, mais également 68 hommes des forces spéciales de sécurité et une équipe de 40 commandos des missions spéciales ( PMPA) , pas de journalistes, pas d'avocats........
Et voilà, c'est terminé, c'était un baroud d'honneur qui ne manquait pas de panache, l'issue était connue d'avance, mais quand même, il fallait le faire, bravo les indiens,
Henri Dumoulin