samedi 15 janvier 2011




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En 1924, un jeune membre du corps diplomatique français est en poste en Chine, pendant ses heures de loisirs il s'installe dans un petit temple taoïste désaffecté et écrit "Anabase" il se nomme Alexis Léger, il utilise pour la première fois le pseudonyme de Saint John Perse, c'est le début d'une longue aventure :




Voici que j’ai dessein d’errer parmi les plus vieilles couches du langage
Parmi les plus hautes tranches phonétiques
Jusqu’à des langues très lointaines
Jusqu’à des langues très entières et très parcimonieuses
Comme ces langues dravidiennes
Qui n’eurent pas de mots distincts
Pour « hier » et pour « demain ».

Neiges

Saint John Perse (Alexis Léger) 1887 1975


J’ai trouvé un nouvel ami !!!!!!

jeudi 13 janvier 2011


Connais-tu mon beau village ?


Mardi 11 janvier 2011 : 1 01 11 …intéressant comme date ! Je déambule, matin doux -pluvieux sur Nantes au long du Boulevard Ghisteau. Il me vient en tête une mélodie et des paroles : « Connais tu mon beau village qui se mire dans le ruisseau, encadré par le feuillage on dirait comme un berceau …. » fraiche et charmante mélodie d'un certain giovanni Battista Pergolesi 1710 1736 !
C’était au début des années quatre-vingt-dix au siècle dernier quelque part dans le Fouta Djalon dans l’Ouest Africain, là où les bergers Peuls, las d’errer sans fin depuis des siècles poussant leur troupeau depuis la haute Egypte, se sédentarisèrent au dix-huitième siècle.
C’était un humble instituteur, à l’image de ceux d’antan, assis sur le seuil de sa classe, entouré d’une dizaine de ses élèves, il leur apprenait cette comptine bien de notre terroir, j’étais là, très ému, les accompagnant à la flute !

Le berceau, le village natal, la terre qui m’a beaucoup donné, c’est pour moi la France ; mais il m’a fallu quitter mon berceau pour que cette rencontre se réalise.
J’aime mieux l’image du berceau que celle des « racines » , Il y a dans le mot racine une idée de fixité , d’indéracinable , il y a dans le mot berceau l’image du nid , de l’oisillon qui s’envole , on ne peut pas facilement se déraciner , on quitte aisément , naturellement son berceau pour découvrir , pour construire le monde ; mon berceau d’adulte , c’est au minimum la Terre , ma planète natale .
Résonnances, résonnances ….j’arrive au bout du Boulevard Ghisteau , au bout de mes pensées , j’aperçois , l’enseigne de la « maison des citoyens du monde »au fond de la petite rue Lekain qui donne sur le haut de la rue du calvaire , j’y entre pour voir , ramasse quelques document …on y fait l’apologie de l’alter mondialisme , l’accueil des étrangers , on leur apprend le français à l’aide de bénévoles , je suis en résonnance !
Une demie heure après j’arrive chez ma vieille mère, je tente sans succès de lui montrer des images de Guyane, le lecteur de DVD refuse de lancer le disque qui fonctionnait pourtant bien chez ma fille, j’en prends un autre sur l’étagère à côté … C’est une interview de mon père sur TF1 au sujet d’un de ses livres : « Aventures par-dessus les mers », je l’écoute avec plaisir, je suis en résonnance.
Dernier clin d’œil deux heures après, attendant l’ouverture, programmée à 15 heures pour inventaire mais repoussée d’une demi-heure, du magasin « Nature et Découverte » passage Pommeraye, je farfouille dans les bacs d’un petit marché au livre d’occasion qui se tient tous les mardis derrière l’ancienne Bourse de Nantes. Un livre m’interpelle, couverture bleue, cachée derrière « l’inde et le monde » édition 1928 de Sylvain Lévi, professeur au collège de France, c’est un exemplaire de « Mer Courage » dédicacé par mon père : Donné par Dumoulin à JMC ……j’en fais l’acquisition et le donne à ma fille, merci papa ! Rendez-vous à la fin de l’année le 11 /11/ 11.

mercredi 12 janvier 2011


Rêveries d'un papy à la poussette

Rêveries d’un papy promenant, dans les premiers jours de Janvier 2011, sa petite fille endormie dans sa poussette à la faveur d’un pâle soleil d’hiver.
Il ne hâte pas le pas, il prend soin de son temps, c’est le « take care of : » le « prendre soin de », des anglo saxons, bien opposé au « cure » qui doit se résoudre à soigner, à réparer !
Le temps ne presse pas car c’est lui qui le fabrique, qui le secrète. Bien différente la démarche de celui qui court après son temps pour essayer, inutilement, de le figer dans un agenda.
Tableau futile et anodin, me direz-vous ! Peut-être pas si on l’imagine marchant « en avant de lui », l’esprit précédant la pulsation du corps et donnant forme à celle-ci, faisant ainsi œuvre de créateur au sens le plus noble et le plus profond qui soit : « le verbe se fait chair » et participe à l’élaboration de l’univers !
C’est tellement sublime tout cela qu’il est préférable de ne pas en parler et laisser passer avec un sourire de condescendance le vieux monsieur qui promène sa petite fille endormie.