lundi 12 juin 2023

L'horloge



 Horloge


J'ai une horloge vieille comme le monde

Qui ne fait pas ce que font les machines exactes.

Les heures qui se reflètent dans sa sphère, 

Sont l'heure des rêves qui ne passent pas,

Ainsi, cette horloge témoin de tant de choses passées,

Sans altérer le rythme de ma vie, retarde où avance.

J'ai une horloge spirituelle, imaginaire, 

À la marche irrégulière, comme les âmes.

  

Alberto Mosquera Montaña


vendredi 9 juin 2023

Buenos Aires

 




Buenos Aires 


Je marche chaque jour dans Buenos Aires 

Et la trouve, chaque jour, différente,

Baldomero, les balcons ont des fleurs 

Qui m'émeuvent encore.

Je marche, la magie d'un patio à glycine 

Arrête mes pas, là où Carriego et Borgès 

Récitaient du Verlaine, des poèmes sur la vie.

Je marche dans les rues de mon quartier,

Là où Troilo*, sans le savoir, composait

Le Palerme des vieux mayorales*avec palais, 

Assis dans un tramway.

Parfois, je me perds, ici, dans Boedo,

Je me retrouve encore au Dante*,

Où m'attends Julián* sur un vers, 

Pour raconter son agonie*.

Je chemine par les rues sans fatigue,

Cette ville magique n'est pas seulement mienne,

Elle est de Tiempo, Alvaro Yunque et ses moineaux

Dans la voix matinale de Capdevila.

Je voudrais rencontrer De Lellis, 

Lui dire que le Mediodía* est présence, 

Ce Mario* qui adore les Hortiguerales *

Avec Sandra, sa fille, dans son Almagro, sa joie.

J'aimerais vouloir que bien des noms

S'intègrent à ce voyage en poésie,

Qu'ils me guident de leurs mains faiseuses 

D'antiques litanies récitées.

Je voudrais cheminer dans Buenos Aires ,

Y siffler son omniprésente mélodie.


Alberto Mosquera Montaña


1 oct 2009: El poeta porteño Alberto Mosquera Montaña falleció a los 81 años víctima de una afección cardíaca mientras esperaba el subte de la línea A donde cayó a las vías...

 A los 81 años falleció Alberto Mosquera Montaña, poeta, hombre de la cultura, un enamorado de Buenos Aires. La Legislatura porteña lo nombró ciudadano ilustre en 1990. 

 Miembro de la Academia Nacional del Tango, falleció en una estación de subte, donde cayó a las vías. Un momento antes había hablado con su esposa desde el café Tortoni e iba para su casa.


Libre traduction de Henri Dumoulin :"Arrivé le premier mars 2023, nous sommes retournés dans notre antique librairie du microcentro de Buenos Aires, Alberto Casares 521 Suipacha, en sortant j'avais dans la poche ces quelques poèmes d'Alberto..." 


  • Baldomero, Palerme, Boedo ( et son antique café: le Dante), et Almagro ( avec son Salón de fiestas Hortiguera ) sont des quartiers du Buenos Aires ancien.
  • Mario Jorge de Lellis, poète argentin, 1922/1967

samedi 3 juin 2023

Paradoxes

 Le paradoxe de la connaissance :



Vous connaissez tous ou presque le fameux paradoxe de Fermi mettant en scène l'humanité face à d'hypothétiques intelligences extra terrestres qui, vu l'âge de notre galaxie, auraient dû manifester leur présence, bien avant l'apparition infiniment récente, de l'humanité....!

Mais il y a un autre paradoxe qui peut être intellectuellement relié à celui de Fermi. 

Il est décrit de manière imagée par Jorge Luis Borges à la page 177 de son essai intitulé  discussion et paru en 1932:" la science est une sphère finie qui croît dans l'espace infini ; chaque nouvelle expansion lui permet englober une zone plus grande de l'inconnu, mais l'inconnu est inépuisable"

Ainsi paradoxalement tout se passe comme si chaque gain de connaissances n'avait pour résultat que de révéler l'existence d'un inconnu de plus en plus grand et de plus en plus inépuisable.

Ainsi cette sphère finie représentant la science tendrait naturellement à voir son diamètre relatif évoluer vers l'infiniment petit! 

Face a ce double paradoxe d'une réalité en même temps augmentée et diminuée, les hommes n'ont pas d'autres choix que de se doter d'une conscience augmentée...


Mathieu d'Arras