Chap 11, Europia rev, le médiateur

Le Médiateur 

N'ayant accès, pour les raisons que je vous ai exposées dans le chapitre précédent, qu'à une part infime de la réalité du monde optionnel  que je tente de découvrir avec vous, il m'est impossible, je suis désolé de vous l'avouer, de savoir pourquoi un certain René Barjavel est présent ce matin, au port spatial Europėen de Kourou au titre de Médiateur de l'Union! 

Dans notre monde , cet homme est un journaliste et surtout un écrivain mort en 1986, créateur de quelques ouvrages de science- fiction, en particulier le titre: La nuit des temps qui m'a beaucoup marqué, quoique, à mon avis, un peu trop imprégné de manichéisme primaire, c'était dans l'esprit de l'époque, un monde partagé entre " bons et méchants" selon le côté du "rideau de fer" où l'on se trouvait! 

Quoi qu'il en soit, ce matin, mon journaliste de père, après un voyage mouvementé au cours duquel son nouvel ami Francis s'efforça de l'empêcher de quasiment sortir de la navette en plein vol par les baies ouvertes, se précipita vers la salle de presse dans l'espoir d'y rencontrer René Barjavel parmi les premiers ! 

Francis, pour sa part avait rendez vous sur le « pas de tir » du fameux lanceur Carolus  V , maintenant parfaitement près pour la grande aventure du premier pas d'un homme, un européen, un membre de l'Union, sur la lune ! 

Il le voyait, maintenant déjà dressé, la bas dans l'ouest au milieu de la savane, il avait en tête jour et nuit depuis dix ans la moindre pièce de ses propulseurs, ils avaient bien  fonctionné jusqu'à maintenant, la récompense était là, presqu'à portée de main! 

Francis a été horriblement gêné en entrant dans le local technique car sa réputation d’ouvrier d’élite l’avait précédé et un comité officiel était là pour lui souhaiter la bienvenue, le remercier chaudement pour sa participation discrète mais combien efficace à la mission ! Il ne supporte pas ce genre de « simagrées », selon son expression ! 

Mon père, lui, a eu de la chance, car René Barjavel était absolument fasciné par la personnalité très forte de Charles de Gaule, lancé, avec beaucoup de succès, dans l’arène politique pour la défense du particularisme québécois! 

La conversation se poursuivit donc assez longtemps, mon père pressentant l’importance du « papier » qu’il pouvait tirer de cette rencontre ! Avec la couverture du lancement, il tenait là l’occasion de sa vie! 

En témoigne, ci-dessous, l'éditorial qu'il transmis le jour même au siège de la rédaction du Québec Libre, au Canada!

Bonsoir les amis, j'suis vraiement " aux petits oiseaux " ici ! *

Passez moi bien ça en OPC ( au plus crisse) **.    

Riton en Guyane ! 

*être aux anges

** au plus vite ( expressions québécoises ) 

Dépêche de Henri Dumoulin, notre envoyé spécial au Port Spatial Européen de Kourou , le 7 octobre 1960:  Une rencontre avec René Barjavel , Médiateur de l'Union.

" René Barjavel qui approche de la soixantaine, est tout sauf un utopiste, un chroniqueur de fictions, il est au contraire enraciné dans la réalité , ici et maintenant, il aime à répéter sans cesse :" Le bonheur de demain n'existe pas, le bonheur c'est maintenant ou jamais" , c'est un polygraphe aux multiples talents! 

Il a été le témoin actif de la réalisation sur les cendres d'une Europe de nouveau ravagée par des guerres fratricides, de ce que l'on croyait impossible, inimaginable. 

Il a vu, après plus de mille ans, ressuscité l'empire de Carolus Magnus, le Charlemagne des Français, sous la forme nouvelle d'une union des grandes régions européennes. C’est avec en tête ce rêve réalisé qu’il a durement bataillé pour que le lanceur européen qui portera   demain deux hommes vers la lune reçoive le nom de Carolus !

Il a vu naître le 9 mai 1950 le sanctuaire, le berceau de cette union: " la grande Rhénanie"  autour de la capitale historique : Aix La Chapelle ( l'Alsace, la Lorraine, le Luxembourg, la Rhénanie du Nord- westphalie, la Rhénanie Palatinat et la Sarre! ) 

Il a largement contribué à résoudre la crise provoquée par la nécessité du choix d'une langue officielle, en faisant, après l'abandon de l'option Espéranto, trop coupée de toute référence culturelle, pencher la balance vers une langue romane orientale, vers le creuset de langues et de cultures de l'Europe centrale, vers la langue roumaine! 

Ce choix avait l'avantage d'éloigner le risque d'une hégémonie linguistique basée sur des références économiques ou politiques anciennes au profit d’une langue neutre. 

Il est juste qu’il soit présent aujourd’hui, en Guyane, accompagné d’une importante délégation autour du président en exercice pour cette année au Grand Conseil des Régions: Jacques Delors!

chapitre 10, Europia rev : le voyage

LE VOYAGE

Avant de continuer mon récit,  je voudrais attirer votre attention sur le fait que mon accès à ce  monde alternatif.. " des sentiers qui bifurquent" que je tente de vous décrire, est très limité, je ne suis évidemment pas de ce monde là,  

 vous non plus d'ailleurs,  j'ai une petite lucarne qui s'ouvre sur lui de temps en temps, très brièvement, ....et paf  ça s'arrête sans prévenir , c'est fini, c'est peut-être préférable pour éviter de créer des paradoxes spatio temporels susceptibles de perturber les deux mondes à la fois ...!

IL m'est venu en tête,  un détail historique responsable d’une évolution totalement différente, par rapport à notre cadre de vie ici et maintenant , de la technologie des transports de passagers et de marchandises : A New York, la catastrophe du Hindenburg, le dirigeable transatlantique allemand, n'a pas eu lieu ! Les services de sécurité allemand ont réussi à repérer et neutraliser le terroriste qui se préparait à faire sauter l'aéronef à son arrivée aux USA, le 6 mai 1937 ! 

Le LZ 129 Hindenburg, construit par la firme allemande Zeppelin, est le plus grand dirigeable commercial jamais réalisé et affecté sur une ligne régulière Europe-États-Unis. Le vol inaugural du LZ 129 Hindenburg a lieu le 4 mars 1936 à Friedrichshafen en Allemagne. Wikipédia

L'absence de l'événement de 1937, et du retentissement psychologique désastreux a totalement changé le cours de l'histoire de ce mode de transport aérien.

En effet l'avance technologique considérable déjà acquise dans les années 30 a fait suite à un développement extraordinaire dans les 20 années qui ont suivi! 

Néanmoins du fait du développement de l'aéronautique il est apparu que les vols long-courriers des moins lourds que l'air, au moins pour les passagers ne présentait que peu d'intérêt ! 

Les lignes régulières se sont donc limitées aux transports à moyenne distance. 

En ce qui concerne précisément la Guyane, en cette année 1960, une technologie spécifique, parfaitement adaptée aux conditions climatiques a permis de mettre à profit le vaste domaine des savanes côtières qui s'étendent sur 250 km vers l'ouest et 10 à 15 km de profondeur avant le domaine de la grande forêt. 

Poussées par un vent régulier, permanent, allant toute l'année de l'est vers l'ouest: l'alizé, des navettes ininterrompues de dirigeables desservent silencieusement  toute la côte..le revêtement de ces dirigeable est lui même sensible à la lumière et produit une énergie qui permettra au retour un propulsion par hélices, si nécessaire un câble peut se connecter au sol ( les aérostats

 volent à quelques dizaines de mètres d'altitude seulement) et permettre temporairement une alimentation électrique de secours, mais en temps normal, pour les cinquante kilomètres séparant le port spatial de kourou et l'ile de Cayenne, les recharges rapides au départ et à l'arrivée suffisent largement. 

Des voies monorails à sustentation magnétique permettent également des liaisons rapides. Un toit au dessus du rail assure et largement en surplus en permanence une alimentation électrique aux véhicules.  

Il est 6h du matin, Francis et Henri sont montés à bord d'une des premières navettes en partance pour l'Ouest, le ciel est dégagé, dans leur dos, le soleil a déjà entamé sa marche rapide vers le zénith, le ballon navette vient de passer lentement au-dessus de la rivière de Cayenne, il entame maintenant son voyage à quelques dizaines de mètres au-dessus des savanes côtières. 

Les deux amis bien que très différents de caractères s'entendent  très bien, ils se sont installés à l'avant de la cabine là où la vue panoramique vers le bas et dans toutes les directions est extraordinaire. Le vent d'Est, l'alizé, parallèle à la côte, pousse suffisamment le ballon pour que les propulseurs, à l'arrière ,  tournent au ralenti, ils entendent sous leurs pieds le moindre cri d'oiseau, ils sont aux premières loges pour assister au somptueux réveil de la nature..... très bientôt sur la droite un petit nuage mobile, ondoyant, rougeoyant  s’approche d’eux, de plus en plus, et soudain le ballon est cerné d’oiseaux extraordinaires, des ibis rouges….

Plus loin un autre nuage, blanc celui là, des aigrettes, un peu plus tard dans le ciel, au dessus d’eux un groupe d’une centaine d’amazones  très bruyantes, volant toujours deux par deux….quand le calme revient monte du sol appels et cris d’oiseaux que je pourrais, sans doute tenter de vous énumérer…..

Francis ne dit rien stupéfait, la bouche ouverte, Henri ne tient pas en place, tourne la tête sans cesse, trépigne sur son siège devant tant de beauté à porté de la main…..une tiédeur humide monte vers eux du sol, comme une odeur d’humus, de terreau, tous les matins du monde sont ici rassemblés!

Larges immensités qui désertent le ciel, hautes ramures en fleurs, renaissante clarté d'un hiver tropical

sautillante beauté, colibri admirable, oiseau du paradis découvrant l'hibiscus, un poème prend vie au rythme des cigales

J'ai rêvé, une nuit d'un pays fabuleux

Où, près d'une mer grise, 

Eternelle bercée d'alizés monotones

S'épanchent des palmiers, étoiles scintillantes.

Ils y avait souvent sur la boue des rivages

Palétuviers frileux, armés pour la conquête, 

Il y avait surtout, triomphant de l'espace

Mystérieuse forêt, siècles de solitude..

Aux bouches des grands fleuves

Où le sang des ibis 

Passe en légions confuses

j'ai trouvé la beauté

Le voyage se poursuit, car il est le secret de la vie comme de la musique:" la merveille de la musique, c'est de n'être qui mouvement, c'est comme l'eau que l'on regarde et tout y bouge vaguement. 

  Ci dessous: des liens vers les deux parties du montage que j'ai intitulé : Au fil de mes rêves ! ( associant des extraits d'un film colombien avec ma réalité propre) 

Le voyage encore et toujours

...encore et toujours

Mathieu l'Atrébate.   ( il y aura un chapitre 11, il parlera de l'Europe, celle que je découvre avec vous, une Europe des Régions, j'ai reçu de nouvelles précisions sur ce monde étrange qui n'est pas le notre, des "détails importants" ....la langue officielle par exemple, des années de débats entre l'Espéranto et le Roumain....à propos, en roumain, Europe des régions ça donne: Europa Regiunilor....E R ! Pourquoi pas ?... Il me manque encore un personnage, une sorte de témoin...

EUROPIA Rev

Europia revisitée

Ceci est ce que l'on appelle une Uchronie, une histoire totalement revisitée, réinventée de ce qu'aurait pu être l'Europe de 1940 à 1960...si certains événements n'avaient pas eu lieu, ou l'inverse...!.

Attention, vous êtes dans une réalité totalement instable, non fixée, sujette à des modifications imprévisibles, si vous revenez vers elle de temps en temps vous serez fatalement surpris, désorienté...réorienté au fil du jardin aux sentiers qui bifurquent que je tente de vous faire découvrir....

Avertissement: toute ressemblance avec des personnages réels de notre monde est normale ( moi par exemple...je me suis déjà "parachuté" dans cette aventure en me faisant naitre dans la banlieue nord de la ville de Québec sur la rive Nord du Saint Laurent le 5 aout 1946...puis après réflexion pour que cela colle mieux avec ma présence au fameux rendez vous de 1960 en Guyane, le 5 aout 1942.... à 74 ans ( ici et maintenant), il est encore temps de me réinventer une vie alternative dans mon Europia rev, je risque moins la survenue de "paradoxes disruptifs" ....nous ne seront pas dans votre monde, nous seront  dans.....un monde parallèle"qui aurait pu être le notre" si bien des choses s'étaient produites d'une autre façon dans les années quarante........ Allons-y, c'est parti pour la grande aventure ! 

Chapitre 1

chapitre-2.

chapitre 3 : la mort dans le ciel

http://dattari.blogspot.com/2020/11/europia-rev-chapitre-3-trois-garcons.html

http://dattari.blogspot.com/2020/11/europia-rev-chapitre-4-au-bord-de-la.html

http://dattari.blogspot.com/2020/11/un-ajusteur-delite.html

Chap 7: Les sentiers qui bifurquent

Chap 8 : Le rêve de charlemagne

Chap 9 : Le bar des palmistes

http://dattari.blogspot.com/2020/11/chapitre-10-europia-rev-notes-techniques.html

http://dattari.blogspot.com/2020/11/chap-11-europia-rev-le-mediateur.html

Europia rev : le Bar des Palmistes

Impro Bar des Palmistes 

le bar des palmistes

Pour celui qui n'est pas encore habitué au climat d'ici il fait chaud très chaud. Et pourtant le thermomètre ne doit pas dépasser 30, 32°, le soleil est au zénith, pas besoin d'avoir une montre pour savoir qu'il est midi ! 

C'est ce qu'est en train de se dire ce jeune homme qui marche lentement sur le trottoir en direction du bar des palmistes à Cayenne, en Guyane française  !

Chapeau de Brousse , chaussures de brousse, chemisette trempée de sueur, il semble épuisé, monte les marches de la terrasse devant le bar et pose la main sur les portes battantes style saloon...

Il n'a pas le temps de les toucher que celles-ci s'ouvrent  brutalement poussées énergiquement par un homme qui sort, il est frappé, bousculé et manque de se retrouver par terre, un bras ferme et solide le rattrape à temps :" Ah, c'est pas possible, c'est ma faute, je suis vraiment désolé, monsieur, j'espère que vous n'avez rien, asseyez vous là tout de suite  ! 

C'est ainsi, que ce 6 octobre 1960, à midi, deux jeunes quadragénaire font connaissance par le plus grand des hasards! 

L'homme au chapeau de brousse est mon père, Henri Dumoulin, il vient de marcher quelques heures autour du massif du Rorota dans le Nord de la presqu'île de Cayenne, se perdant sur des pentes boisées abruptes, il est arrivé là depuis une semaine, c'est son premier contact avec ce pays. Ce grand reportage, pour un journaliste comme lui est un cadeau extraordinaire, il arrive du Canada, du Québec précisément, il doit couvrir le lancement du siècle à Kourou, des hommes en partance pour la lune... pour le plus grand quotidien de la province: Le Québec Libre !

Ne me demandez pas pourquoi je me suis retrouvé……enfin,  pas moi, mais l'alter égo que dans cette proposition de monde possible j'identifie à un "moi possible", en ce mois d'octobre 1960, accompagnant mon père pour un grand reportage en Guyane... 

je n'ai accès à aucun élément expliquant dans le détail, le pourquoi de la chose. 

J'ai 18 ans, je dois donc être né en 1942 au lieu-dit "l'ange gardien" dans la banlieue est de Québec sur la rive nord du grand fleuve Saint-Laurent. 

En analysant la situation il semble que mon père ait accepté, en échange d'une participation financière de la Province, la mission de convoyer un petit groupe de jeunes de mon âge pour une immersion en forêt équatoriale! 

Nous avions deux points de chute importants : le Camp Caiman dans la montagne de Kaw, et le minuscule village de Saül totalement confiné au centre géographique de ce territoire de 90 000 km² de forêt!   

"Forêt ivre, débauche et folie,

Somptueuses bâtisses en jaillissement de sol!

Noirs geysers en cascades de lianes"

l'autre est un homme plus grand que lui, de belle carure, droit sur ses jambes, le regard calme, très serein ! Son nom est Francis Fortumeau, il vient d'arriver hier soir, il est logé dans un chambre du "Palmiste", c'est la première fois qu'il met le pied sur une terre américaine. Il travaille depuis 1944 pour le fameux DLR, le centre de recherche pour l'aéronautique et l'astronautique, à Peenemüde dans le nord de 'Allemagne. 

Il n'est pas un cadre important, mais travaille depuis des années avec un équipe de métallurgistes du plus haut niveau, il a été gratifié de commentaires tous plus élogieux les uns que les autres sur la qualité de son travail, de ses recherches, il a toujours refusé toute récompense, toute décoration, mais quand, en désespoir de cause on lui a proposé de faire partie de l'équipe qui partait en Guyane pour le grand 

lancement, il n'a pas hésité, poussé par la curiosité, à faire ses bagages et s'envoler vers cette fameuse France équinoxiale dont on raconte tellement de choses....

Ce qui les a rapproché immédiatement dès le début de l'échange, c'est évidemment de constater avec stupéfaction qu'ils avaient tous les deux passé leur enfance dans la même ville :  Nantes, leurs racines étaient communes, cela imposait immédiatement de partager un premier Ti punch ! 

"

"Aux vieux lambris, sur les toits de la ville

serpentent les vapeurs d'odeurs chaudes et humides

toutes imprégnées de parfums végétaux

tout charpentée de tôles où ruissellent les eaux 

Cayenne se repose...".

17 heures, après avoir mangé, les deux compères qui n'arrêtent  pas de raconter 

passionnément leurs mondes, ont traînés les talons, prenant inconsciemment, un peu chargés de boisson et de bons petits plats, l'allure traînante habituelle des badauds d'ici, des hauteurs du fort Cépérou au vieux port, de la place des palmistes à la pointe Buzaré en prenant la commerciale avenue Robert Schuman, toutes les villes ont une avenue de ce nom ....

Ils sont là sur un banc, somnolents face à la brise de mer, l'alizé, place des amandiers. 

" Quelle douceur ici, avec ce petit vent, dire qu'il y en a qui disent que le climat de Guyane est infernal....et c'est comme ça toute l'année ! Et regarde à quelle allure le soleil baisse, à ce train là, il fera nuit dans une heure! " 

Ils ont l'esprit léger, et le droit de rêver, ils refont leur jeunesse en Europe, loin en face derrière cet océan qui scintille au soleil déclinant du couchant! Ils sont présentement un peu comme des enfants:" On dirait que .... on dirait que je suis comme ci, comme ça...etc etc ! 

" Tu sais Francis, quand je repense à tout ce que j'ai fait depuis mon départ avec le grand Charles vers le Canada, je n'arrive pas à imaginer ce qui se serait passé si on était restés en Angleterre...on aurait peut-être réussi à préparer quelque chose, peut-être avec l'aide des Américains comme en 1917, une sorte de grand débarquement, pourquoi pas en Normandie, à la fin du printemps pour avoir les jours le plus long possible....après je serai rentré à Nantes, fait du journalisme aussi mais sans les immensités sauvages du Québec, les forêts, les lacs, la vie des trappeurs.....

.Et le Francis d' ajouter:" Ouais, on peut toujours rêver, mais moi je me demande ce que j'aurais fait si l'attentat contre Hitler et toute sa clique avait échoué....je serai forcément rentré à Nantes un jour ou l'autre, je me serais peut-être fait embaucher à la SNCF comme mon Francis de père....une vie sur les rails.....trop monotone pour moi, j'ai besoin d'inventer, de tester, de chercher des solutions techniques a des défis à priori impossibles à tenir, comme celui de demain à Kourou ! 

la demeure l'esprit qui anime le temps

forêt primaire, cathédrale, troncs parfaits des colonnes

tentures gigantesques en cascades de lianes

Impro Bar des Palmistes
l'utopie , ce n'est pas l'irréalisable, c'est l'irréalisé!

Europia rev : Naissance de la Grande Rhénanie

Le rêve de Charlemagne

Arrivé à ce point de mon feuilleton qui pourrait tout aussi bien s'intituler Fondation ou Refondation, il va m'être de plus en plus difficile de me référer à des personnages encore
vivants ou à leurs descendants de la première génération dont je fais partie, sans prendre le risque de créer des paradoxes temporaux spatiaux risquant d'ébranler la réalité actuelle! 

Ainsi même si ces troubles ont toutes les chances d'être mineurs, il me semble plus prudent de laisser, pour l'instant, Henri, Francis et les autres, vivre à leur gré,  la vie optionnelle que je leur ai proposé ! 

Par contre, globalement, à l'échelle collective, rien ne s'oppose à ce que, me limitant strictement à un rôle d'observateur car je n'y vit pas physiquement, j'analyse un peu le monde qui les entoure , le nouveau décors de leur monde.... 

Alors voilà, il ne serait pas opportun pour respecter la clarté de mon discours le chercher à développer intégralement les innombrables transactions qui pendant des années ont épuisé ceux et celles qui cherchaient désespérément à redéfinir le continent. 

Au fil de ces années, un consensus émergeât lentement, irrésistiblement, sur le fait que depuis des siècles, des dizaines de générations humaines, le nationalisme à grande échelle géographique était responsable de désastres inimaginables. 

Pour sortir de l'impasse mortifère, il fallait que s'unissent en Europe non pas de puissants états mais de grandes régions, comme, dans une autre histoire, les hauts de France, la Bourgogne Franche Comté, la Bavière, la Catalogne, l'Ecosse...etc etc ! 

Il fallut dans chacun des anciens pays bien du temps, de longues querelles, des disputes à n'en plus finir, mais en fin de compte il apparu finalement que la seule façon d'aboutir, de mettre tout le monde d'accord, était de créer une "Europe des régions!" 

Un véritable Maelström politique secoua l'Europe, et l'impossible, l'inimaginable arriva, pour sortir de la crise, on pris du recul, plus de mille ans de recul, on  ressorti une vieille carte, celle de la redéfinition de l'Europe après la mort de Charlemagne! On est même retourné aux états centraux qui bordaient l'empire romain au début de notre ère: 

Le pivot de la nouvelle Europe sera une super région, une sorte d'état fédéral reprenant  en quelque sorte l'idée de la Lotharingie attribuée à Lothaire, il fallait pour cela modifier les contours de plusieurs des vieux états....Allemagne, France, Belgique! 

Ainsi naquit la GD, la Grande  Rhénanie centrée sur Aix La Chapelle, à l'image de Washington , ville d'importance sociale et économique moyenne, mais symboliquement et politiquement majeur ! 

Son territoire couvre l'Alsace, la Lorraine, le Luxembourg, et bien sur les deux Rhénanie allemandes: la Rhénanie du Nord- westphalie et la Rhénanie Palatinat

et la Sarre! 

Un redécoupage total des anciens états redessine totalement la carte de l'Europe nouvelle!

Le 9 mai 1950, l'acte solennel d'Union des Régions Européennes  fut proclamé à Aix-la-Chapelle dans une relative intimité, le souvenir des grandes messes  nazi

étant encore trop frais dans les mémoires ! 

Les représentants de chaque grande région votèrent ensuite  pour élire le président du conseil des régions, une présidence annuelle tournante, le premier désigné fut un enfant du Luxembourg Robert Schuman, il avait 64 ans, il vivait son rêve de toujours ! 

l'hymne de l'Union

Europia rev : Des chemins qui bifurquent.

Des chemins qui bifurquent…

Nous sommes le 5 février 1944 sur l’ile d’Usedom, dans le Nord Est de l’Allemagne, province de Poméranie, de vastes étendues vertes, de longues plages de sable, des berges escarpées, on trouve même avec un peu de chance de l’ambre, cet or de la Mer Baltique, sur les plages d’Usedom, notamment après les nuits de tempête, et des pygargues à queue blanche, les grands rapaces emblématiques de l'île dérivent presque immobiles au dessus des grands pins! 

Un vent glacé balaie les rues enneigées de la petite ville de Peenemüde, une activité fébrile se fait sentir dans toute la zone du DLR ( Deutsches Zentrum fūr luft und Raumfahrt )  ( centre de recherche de l'Allemagne pour l'aéronautique et l'astronautique  », nom donné depuis quelques mois à l’ancienne base secrète de missiles stratégiques, les fameuses bombes fusées V1 et surtout V2. 

Francis presse le pas, il est inquiet, il a été convoqué ce matin au bureau du personnel ( angestellten-büro), il sait qu'il n'a rien à se reprocher, mais ....! 

Un fonctionnaire à l'entrée, il lui montre sa plaque matricule, on le guide vers le bureau du directeur principal, Francis est de plus en plus inquiet....

Deux coups secs à la porte:" Komm herein! " ( entrez ! ) 

" Bitte, setzen sie sich Herr Fortumeau ! " (  asseyez vous, je vous prie, Monsieur Fortumeau) 

La conversation se poursuivra avec l'aide d'un interprète bien que Francis à  comprendre la langue , il était important qu'il comprenne bien ce qu'on allait lui dire !  

" Monsieur Fortumeau, si je vous ai demandé de me rencontrer ce matin, c'est d'abord pour vous annoncer que vous êtes libre de rentrer chez vous!"

En effet, compte tenu de l'évolution  politique récente , bénéfique pour les relations entre nos deux pays, nous pouvons commencer à rapatrier nos troupes d'occupation et en conséquence, la main d'œuvre rentrant au pays, vous permettre de rentrez chez vous! " 

Francis a un coup au coeur ! «  Danke sehr mein Herr!!! " 

Je voudrais vous dire surtout que nous sommes très satisfait de la qualité de votre travail, votre conscience professionnelle, votre ponctualité, la précision extrême de l'usinage de vos pièces, sont un exemple pour tous. Nous avons besoin d'hommes tels que vous pour bâtir la nouvelle Europe, mais la guerre est finie et ces hommes doivent décider librement de travailler ici.

C'est pourquoi après concertation avec les autorités qui gère le centre, nous avons décidé de vous faire une proposition à laquelle vous aurez le temps de réfléchir: vous rentrez la semaine prochaine chez vous, votre billet de train est prêt, vous reprenez contact avec votre famille, vous vous réjouissez ensemble de votre retour, vous laisser passer quelques mois ! 

Si à l'issue de cette période de réflexion vous m'envoyez personnellement une lettre avec un seul mot :  " jawhol" ( d'accord) je vous engage comme ouvrier qualifié, vous avez 23 ans, vous êtes jeune, nous vous assureront ici une formation au plus haut niveau possible ! 

Francis est très perturbé, rien n’est clair dans sa tête, il ne pense pour l’instant qu’à un chose, rentrer chez lui, sauter dans un train vers Paris, vers Nantes, embrasser ses proches ! Il le fera bientôt, sa lettre à ses parents n’arrivera que quelques jours avant son retour ! 

Ensuite, son esprit battra la chamade au fil des semaines, au fil des mois, il prendra la mesure de changements politiques et sociaux inimaginables il y a peu d’années !  Au point qu’il n’y avait plus de honte aujourd’hui à travailler, à étudier en Allemagne, que cela pourrait même être profitable à son pays étant donné le niveau inégalé de formation qu’on lui offrait au Centre de Recherche Spatiale. La réticence vint évidemment de ses parents….mais six mois exactement après son retour Francis envoyait au Directeur du personnel du DLR, une lettre avec le mot « Sésame » : Jawhol !