vendredi 1 mars 2019

De l'un à l'innonbrable

L'énergie de la vie
Si  l'énergie de la vie est une expansion d'une Conscience, alors c'est que celle-ci est "en volonté" d'expansion, ce phénomène n'est pas anodin, il interdit par exemple de considérer une possible disparition de l'espèce humaine comme une simple parenthèse, une péripétie banale....
Car si l'Un se fait innombrable pour que des âmes aient des hommes, ce n'est pas une banalité, cela peut produire, pour reprendre les dires de Hubert Reeves pendant la COOP 21 à Paris, des œuvres picturales (image de la fameuse "jeune fille à la perle", des œuvres musicales....ou la compassion au sens bouddhique de ce sentiment!
Sur la surface du chaos s'installe et jaillit la lumière....

L'âme devient homme, le verbe se fait chair, et le fils de l'homme fait son 
premier pas, un simple pas, comme une bouche qui s'ouvre, comme la respiration d'appel du chef d'orchestre donnant la pulsation, impulsant 
l'œuvre!
"Si loin que vous alliez, si haut que vous montiez, il vous faut commencer par
un simple pas. Aussi, l’Unique Trait de Pinceau embrasse-t-il tout, jusqu’au lointain le plus inaccessible et sur dix mille millions de coups de pinceau, il n’en est pas un dont le commencement et l’achèvement ne résident finalement dans cet Unique Trait de Pinceau dont le contrôle n’appartient qu’à l’homme."Mais en même temps on touche ici aux interrogations les plus 
anciennes 
que se posent les hommes, tout en percevant intuitivement des réponses 
 possibles :
A partir de l’Un, l’innombrable se divise ; à partir de l’innombrable l’Un se conquiert. La métamorphose de l’Un produit Yin et Yang, le bien et le mal, Dieu et Satan, etc etc …. et voilà̀ que toutes les virtualités du monde setrouvent accomplies. 

Je crois, pour ma part, qu'une piste intéressante serait de croire que, pour " l'Absolu", «  l'Un qui devient innombrable », qui passe dans le monde relatif (acte de création), "l'aventure" n'est absolument jamais inutile, avortée (je pense justement aux avortements), ratée ( à notre infime échelle dans notre espace-temps, «même si  des essaims de civilisations les plus diverses disparaissent peut-être  de façon quasi instantanée lors de l'explosion des supernovae »
.Nous avons un mal fou à accepter ceci car notre civilisation occidentale a été    très loin dans l'individualisation, la personnification (voir le personnalisme d'Emmanuel Mounier), le grand paradoxe du christianisme a été de diffuser, 
dans le réseau de l'empire romain, déjà à la manière des altermondialistes, une recette métaphysique simpliste et terriblement efficace visant à faciliter l'épanouissement de potentialités humaines dans le monde relatif. Finalement tout  se passe comme si on avait voulu démontrer la valeur d'une doctrine métaphysique  par ses résultats technologiques. Dès lors , on n’a cessé de justifier les pires débordements de l’espèce humaine par : «  Non nobis Domine, sed nomini tuo da gloria ». ( Pas pour nous, seigneur, mais pour ta gloire)

Henri Dumoulin


NB : J’ai assisté le 6 décembre 2016 à l’exposé de Charles Malamoud professeur honoraire à l’école des hautes études en sciences sociale. On 
rejoint, par sa description précise du rite du « cercle des saisons » Ritumandala, le grand va et vient entre l’Un et l’innombrable. Ce dépôt alterné de « briques d’eaux »ishtika( et de couches de feuilles et fleurs de Lotus ( pancha shtika) avec ajout à intervalle régulier d’air que l’on prend dans 
les mains….