mardi 21 mai 2019

La création en suspens



Et oui, le mardi 14 mai j'étais assis sur mon banc dans le
petit amphi du fond à gauche ( Halbwachs) au Collège....
Une petite réunion de travail, en petit comité ( une centaine de personnes...) pour une réflexion sur un processus d'une importance inimaginable dans notre 
univers! 
J'ai retenu  quelques points de réflexion de Jérôme Dokic, un directeur d'études à l'école des hautes études 
en sciences sociales: c'est quoi l'obscur objet du 
sentiment d'achèvement, son contenu conceptuel,  
psychologique ( Gestalt, Wertschönheit ) une 
oeuvre dite achevée ne peut-elle pas être également 
ouverte au sens de Umberto Eco 1965 ou du fameux 
"Tacet en trois mouvements"  totalement silencieux de 
John Cage...À la fin des années 1940, Cage visita la chambre insonorisée de 
l'université Harvard. Cage s’attendit à « entendre » le silence lorsqu’il entra dans la 
chambre, mais comme il l’écrivit plus tard : « J’entendis deux bruits, un aigu et 
ungrave. Quand j’en ai discuté avec l'ingénieur responsable, il m’informa que le son 
aigu était celui de l’activité de mon système nerveux et que le grave était le sang qui circulait dans mon corps. »
Cage était sceptique quant à la fiabilité des commentaires de l'ingénieur, particulièrement sur le fait de pouvoir entendre son propre système nerveux
Quelle que fût la vraie réponse, Cage était allé dans un endroit où il s’attendait au silence total, mais y trouva quand même du bruit… Plus tard, il ajouta : « Jusqu'à 
ma mort il y aura toujours du bruit et il continuera à me suivre même après ». C’est à ce moment qu’il réalisa l’impossibilité de trouver le silence quel que soit l’endroit et qui le mena à composer son morceau le plus populaire : 4'33" de silence...http://www.lamusiqueclassique.com/2011/02/john-cage-4′33″/..
adéquation cognitive, beauté et fluidité cognitive ( processions fluency) ....pour lui, le jugement intuitif d'achèvement aurait sa source dans la fluidité 
cognitive passant par l'expérience normative ( une pensée délibérative et une pensée intuitive, composantes de la fluidité cognitive ) traduction : "  j'ai le 
sentiment, à un moment donné, que c'est bon, que "ça fonctionne" !!!! 
Avec bien d'autres intervenants dont vous avez la liste ci dessus, la réflexion s'est déplacée dans le champ de la littérature : Nietzsche et son monde qui n'a pas de sens ,
 mais d'innombrables sens, ses œuvres dites " posthumes " en réalité seulement postérieures à son 
"effondrement" psychologique et physique de Turin ...
Proust: " ce n'est pas parce que la toile est couvert que 
le tableau est achevé, avoir atteint la fin ne signifie pas l'achèvement, l'inachèvement est perpétuel comme les 
trous déplacés du sapeur camembert, comme les 
espaces à combler dans les manuscrits, points de 
convergence énergétiques, foyers actifs d'émergence, moteurs de la création...
C'est ce qu'il appelle  la continuarration, c'est l'artiste qui 
apprend sur lui même , sur ses avatars, faire et en faisant se faire....
.Ces interstices productifs, fertiles, existent dans le code 
génétique et sont eux-mêmes la source des processus 
d'adaptation et d'évolution de la vie ! C'esr la même relation qui existe entre une supernovae et un trou noir super massif
Rodin: 
Il ne s'agit pas de créer mais de comprendre, une oeuvre 
n'est jamais totalement achevée, elle s'inscrit dans un 
processus d'évolution et de développement qui n'est autre que la vie elle même...
Images des œuvres de Rodin sans têtes , sans bras et qui 
paraissent pourtant " achevées" en particulier 
la " muse moderne "






 une méditation installée à Dallas au Meadow museum of 
art depuis 1914! Le Balzac refusé par la société des gens 
de lettres en 1898 et qui ne sera coulé en bronze 
qu'en1930! https://www.orgue-en
france.org/livre-a-paraitre-modele-linvention-messiaen-technique-de-lemprunt-yves-balmer-thomas-lacote-
christopher-brent-murray/
J'ai écouté ensuite avec intérêt Yves Balmer, professeur d'analyse musicale au conservatoire supérieur de Paris, à l'instar de Michel Bourcier à Nantes pour Florentz , il vient de passer près de 10 ans sur une analyse de Messiaen et sa stratégie compositionelle , sa technique de l'emprunt ( il y a bien des analogies en ce domaine 
entre l'élève Florentz et son professeur Messiaen )
Yves Balmer parle de l'accumulation compulsive par Messiaen de ce qu'il,appelait " matériaux d'atelier" ...prélèvements de multiples fragments d'œuvres musicales d'origines très variées, dictionnaires harmoniques et rhythmique, recherche permanente de parties sécables et réutilisables...
.bref Messiaen a fait , avec beaucoup de talent du recyclage en permanence ( sans parler du plagiat de ses oiseaux , mais les merles de connaissent pas la SACEM...) Comment faisait-il ? Souvent en respectant les hauteurs et tonalités, en changeant simplement les instruments, il faisait lemontage, le tissage , l'adaptation de petites 
cellules collectées, et surtout , en composant, laissait des " espaces de développement" ( y écrivant par  



exemples le conseil donné à lui même :" lire la fin du crépuscule des dieux de Wagner") ...en hésitant longuement sur l'ordre et le placement des emprunts...

Ce modèle de Messiaen , son " montage" est-il cohérent ? Est il représentatif d'une certaine école du vingtième 
siècle ( Boulez , Florentz), des emprunts cachés , voulus , insidieux.....Finalement, Messiaen créait sa métamorphose d'éléments recueillis comme bien d'autres 
compositeurs dans l'histoire de la musique, mais avec 
une technique personnelle,  une méticuleuse organisation....








On  imagine sans peine aujourd'hui  ce que la technologie permettrait, à un esprit aussi créateur, notre époque offre des outils extraordinaires, il ne reste aux esprits fertiles qu'à savoir et vouloir les utiliser ! La création se poursuit-
elle, est-elle "en suspens" ? Fausse  question, la création permanente est ce qui permet à la vie, à notre univers de continuer à exister, à des "apparences d'existences " de se manifester, de passer, d'expérimenter....
https://drive.google.com/file/d/1AJNiQ_IVAw8xOHH3NNjmInNVwSR-pEjP/view?usp=drivesdk

Je me suis permet d'ajouter un lien vers une rêverie "écrite le 29 janvier de cette année 2019 à 9h44 par temps de neige et que j'avais intitulé :" notes en suspens " elle me fait penser à une fleur de pissenlit sur laquelle on souffle ou à des ballons multicolores qui se dispersent dans le ciel, j'y vois un lien avec les réflexions qui ont animé ce colloque !

lundi 13 mai 2019

Aujourd'hui, je n'ai rien fait!

Aujourd'hui je n'ai rien fait......j'avais seulement envie de passer à l'ouverture dès 10h à l' IRCAM pour voir si par hasard ils n'avaient pas déjà la partition de la dernière œuvre de Philippe Hersant:" trois enfants dans la fournaise", raté, c'était fermé! Pour me consoler j'ai fait le tour de Notre-Dame, du moins ce qu'il en reste, et c'est pitoyable !




P
Ensuite je me suis assis à "café livres" , au pied de la tour Saint-Jacques, et puis j'ai repris le 74 vers Blanche.

Après ma méridienne je me retrouvai dans les jardins du 
palais Royal entre des roses et des architectes décorés , une fausse ballerine!




Par un passage secret derrière la façade métallique du ministère de la culture, je découvrai les dernières surprises du forum des Halles.




Persistant à déambuler je me retrouvai au centre Pompidou, un casque sur les oreilles renouant  avec la langue de Goethe puis écoutant Philippe Hersant, son concerto pour violon intensément romantique, il possède au plus haut point l'art de se "mettre en rêve"  et le talent pour l'écrire!

À mon humble niveau j'essaie seulement d'apprendre à écrire en commençant par les choses les plus simples : Aujourd'hui je n'ai rien fait mais bien des choses sont 
entrées en moi innocemment , comme ça , en passant ! https://drive.google.com/file/d/1E6JBcZTNda0e5LXw19WrLJQ782VgIzND/view?usp=drivesdk