dimanche 30 avril 2023

Provincia de la Pampa









 Un nouveau monde  ! 


Provincia de la Pampa, au centre de l'Argentine :140 000 km2 , 350 000 habitants seulement, presque la moitié autour de Santa Rosa, sa capitale! Quand on se promène dans cette ville, on a l'impression de se promener dans une ville comme Arras, tout s'ordonne autour de deux sites:" la place San Martin au centre avec le bâtiment de la Municipalidad, l'université, la cathédrale" moins de 2 km à l'est, la zone regroupant le siège du gouvernement provincial, la chambre des députés provinciaux, et ....le magnifique sanctuaire de Fatima!

 Entre les deux, on a tout le reste le bâtiment de la sécurité sociale, le petit musée des beaux arts, le petit centre culturel dans l'ancien marché couvert de la ville, l'ancienne gare d'un train qui allait jadis jusqu'à Buenos Aires à 600km Nord est , en face de la gare, l'ancien hotel de la gare, aujourd'hui notre hôtel:" le San Martin", le plus ancien de la ville, de très loin né en 1926, d'un migrant portugais, le train passait ici depuis 1897, mis en place par une société anglaise, malgré plusieurs tentatives de reprise, il a été définitivement abandonné il y a plus de dix ans... un Carrefour market, des écoles, avec parfois une fresque, travail de céramique collective d'une classa de fin de primaire inspirée par la lecture de " la Pampa es un viejo mar" du poète local Juan Ricardo Nervi. Une librairie qui n'a plus rien à ma vendre de Nervi, et l'autre librairie qui ne vend pas de livres de poésie! 

Peu importe, JR Nervi deviendra le troisième poète contemporain de mon Amérique à moi, après Le Mario Quintana de Porto Alegre, et le Mario Benedetti natif de Paso de los Toros au centre de l Uruguay.

 A l'ouest, une zone, arborée, de loisirs, le long de la laguna Don Tomas.


http://www.estanciasturisticas.com/argentina/provincias/lapampa/lapampa.htm

https://museoroca.cultura.gob.ar/noticia/fundacion-del-territorio-nacional-de-la-pampa/

Juan Ricardo Nervi




C'est petit, tout petit pour une capitale qui gouverne un territoire représentant un quart de la superficie du territoire français.

A titre de comparaison, la grande région des hauts de France couvre 15 000 km2 seulement et compte presque six millions d'habitants ! 

Dans le sud de la Patagonie les comparaisons seraient beaucoup plus évocatrices. Ceci illustre parfaitement le problème des argentins, l'immensité d'un territoire alliée à une densité de population très faible dans l'immense majorité du territoire! 

Comment, dans ces conditions assurer l'équipement du territoire! 

Il m'est arrivé lors de conversations avec des argentins d'évoquer les énormes difficultés qu'affronterait l'état français pour se développer si son territoire était multiplié par cinq, avec une population réduite de 68 millions à seulement 45 millions! 





Henri de Santa Rosa dans la Pampa 

jeudi 27 avril 2023

La tranchée du Rio Negro

 Neuquen, la confluence, la tranchée du Rio Negro au plein centre de l'Argentine 






Mercredi 26 avril, une fois traversée la voie ferrée *qui sépare notre confortable petit " hôtel qui n'existe pas" du terminal de bus, on rejoint la zone probable du départ, darsena 20 à 25, un jeune homme est déjà sur le quai pour étiqueter d'avance les bagages des premiers arrivants, histoire de n'a pas faire perdre de temps au preux "Chevalier" qui va nous prendre en charge, nous déposer dans 9 heures et demie à "La Pampa Santa Rosa" et continuer à rouler toute la nuit jusqu'à Bueno Aires, si Dieu veut !

Cap à l'est, passé Cipolletti, on entre dans la grande tranchée du Rio Negro, semblable au Rhin en Alsace et surtout au Nil en Egypte un couloir fertile d'une dizaine de km de large qui coule jusqu'à l'Atlantique, loin dans l'est à plus de 500km, c'est le poumon vert, l'artère nourricière de tout le Nord de la Patagonie. Ici, pas d'élevage du tout, les vaches et les moutons ont l'immensité de la pampa pour eux, mais de l'agriculture, en rangs serrés, d'interminables files de peupliers de tous âges encadrent étroitement de petites parcelles de vergers, de vigne, de blé, de mais, de légumes divers! Pas bien loin, à l'horizon droit et gauche, une barre sombre dessine la limite du plateau de la Pampa ! https://youtu.be/iwbjTnnBKoI

La grande ville de Neuquen est sur la confluence de deux rivières, le Rio Neuquen au nord ouest, et le rio Limay au sud ouest ( déversoir de l'immense lac Nahuel Hapi ( "L'ile du tigre" en langue Mapouche)  qui veille sur San Carlos de Bariloche" qui une fois mêlées leurs eaux donnent naissance au Rio Negro! *

 *On est, sur la fameuse ruta 40 entre Esquel et Junin des Andes, sur une étonnante ligne de partage des eaux entre celles qui vont vers l'atlantique ( la plus grande partie) et de temps en temps celles qui partent vers le Chili, le pacifique comme les eaux de l'immense lac Lacár ( l'effroi en Mapusungun) à San Martin de los Andes !

mercredi 26 avril 2023

Une longue marche

 Une longue marche 


Mardi 25 avril, poussés par un vent d'automne qui a déjà effeuillé une bonne partie des arbres, nous quittons San Martin des Andes à midi, compagnie Albus, on emprunte notre itinéraire bien familier vers Junin des Andes, on laisse à gauche après Junin la fromagerie et notre brave Léonardo, ses vaches qui ont toutes leur noms et ses poules anonymes, dans sa montagne, on passe l'observatoire des condors sans condors à l'horizon, et peu à peu la silhouette du volcan Lanín et les derniers contreforts des Andes s'effacent à l'horizon! 




Une curieuse impression de précarité  de la végétation s'empare de moi. On a beau se dire qu'il en est ainsi depuis des millénaires, se dire que nous sommes au mi-temps de l'automne en fin de saison sèche, que le printemps doit être plus vert, plus fleuri, il n'empêche que l'on se prend à imaginer qu'un jour, si le climat se fait plus chaud, plus sec, cette terre immense pourrait ressembler au Sahara, avec à sec le lit du Rio Negro qui rejoint encore aujourd'hui l'océan atlantique. Ça et là de petits édicule ceinturés d'étoffes rouges garnissent le bas-côté de la route, souvenir des anciens Mapouches ou plus simplement des morts de la route. Il existe, dans la pampa, des lignes droites meurtrières qui font plusieurs centaines de kilomètres sans le moindre pueblo, pueblecito, petit virage, rien du tout! 


Nous roulons vers Zapala, petite ville ouvrière, le long courrier Albus s'engage dans les lacets descendant vers le Rio Santo Domingo, Nicole à la mauvaise idée de tester les toilettes du bord, en sortant elle bascule dans un virage se prend la porte contre la cuisse, se rattrape de justesse et son équilibre rétabli parvient à se rasseoir!! 

Après zapala, la Pampa prend peu à peu son amplitude, son immensité coutumière, avec encore à droite de lointaines barres montagneuses. 

Peu à peu, apparaissent à droite et à gauche, des chevalements à balancier, très isolés les un des autres, des tours de distillations, des cuves de réservoirs, tout cela comme discrètement camouflé, dispersé dans la pampa. On s'attendrait presque à voir apparaître des terrils, mais non, l'industrie pétrolière est ici plus discrète que celle du charbon,  c'est ainsi que je m'imaginais le Texas! 


Une heure plus tard vers l'est, c'est Cutral có, un incroyable petite ville de farwest, dont le nom en langue Mapouche signifie :" arroyo de fuego ( ruisseau de feu). Une statue immense sensée représenter un Christ s'agenouillant pour recueillir les fruits de la terre, une curieuse inscription célébrant les 100 ans du pétrole, alors que ce produit précieux aurait été découvert dans les années 60 ici, un musée paléontologique rappelant la découverte de quelques ossements d'un énorme herbivore de cent millions d'année, baptisé sans modestie aucune l'Argentinosaurus, ce serait le plus gros, le plus grand....reconstitué en métal pour la firme pétrolière YPF ( bien prononcer ici : i, p, èfé! ). 


Lorsque baisse le soleil,dans notre dos, notre véhicule s'engage dans la vallée, plus verte, du Rio negro, là-bas à l'horizon, c'est Neuquen, la grande ville, la capitale de la province.

Le grand terminal de bus ressemble à une aile d'avion. Normalement, il doit y avoir un hôtel à moins de 500 m que j'ai choisi sur les conseils de Booking ! Comme il fait déjà nuit et qu'on est entouré de boulevard et de clôture on demande à un taxi où se trouve l'hôtel "El bungalow" ( bien prononcer boungalo ) perplexité, le type regarde Maps, moi aussi derrière, on tourne autour de deux ou trois quadras, un terrain vague, des maisons condamnés, pas d'hôtel du tout, finalement le taxi nous dépose à deux pas du terminal dans un hôtel qui n'existe pas pour Booking mais qui est fort confortable accueillant et bien pratique!

Ce soir, après minuit, nous serons, si dieu veut, au centre géographique de l'Argentine, à Santo Rosa de la pampa, à l'hôtel San Martin qui m'a affirmé sur WhatsApp que:" Hay lugar " ! 

Henrique de la Pampa





mardi 25 avril 2023

La fille du charpentier





 La fille du charpentier 


Un beau jour d'automne, en avril 2023, sur un petit pont de pierre à San Martin de los Andes, province de Neuquen, Patagonie d'Argentine, une petite femme passe, s'arrête derrière nous pour nous parler des belles couleurs et des canards que l'on voit passer de temps en temps, nous bavardons  debout un bon moment regardons des photos de son jardin sur son téléphone, et, finalement, on parle d'une visite à sa petite maison dans les hauteurs de San Martin le lendemain. 

Jorgelina del Carmen Fernandez, notre rencontre du vieux pont, est née le 3 juin 1955 à San Martin de los Andes, alors qu'une épaisse couche de neige couvrait cette petite ville de Patagonie, elle en gardera une solide  constitution et une grande résistance au froid! 

Elle a eu la gentillesse, la simplicité de nous conter son histoire qui n'est pas un long fleuve tranquille! 

Son père, Francisco, menuisier charpentier, né en 1916, est arrivé, un beau jour du Chili proche, en 1948, pour trouver du travail à San Martin.

Il s'est marié au Chili quelques années avant, il a appris le métier de menuisier charpentier, mais aussi passé quelques années à " prendre soin des abeilles" chez un apiculteur, il adore ces insectes, n'a jamais utilisé de protection particulière et raconte à Jorgeline qu'elle se posaient sur sa figure sans le piquer et qu'il posait ses lèvres sur elles!

Sa première femme est morte de maladie au bout d'à peine un an sans lui laisser d'enfant! 

Francisco, travailleur et courageux est passé en Argentine , s'est posé à San Martin de los Andes, a commencé à faire de petits et de gros travaux de charpente et de menuiserie chez les uns et les autres, une pratique de construction à la tâche, selon la demande de particuliers qui construisent leur maison sur des années, encore très répondue en Argentine. 

Un jour , il a réussi à être embauché au service des parcs nationaux, il y est resté quelques années, mais n'a pas apprécié l'ambiance un peu trop porté vers la rigolade, la boisson, la flemmardise....Il a repris ses habitude de travail au jour le jour selon les demandes, satisfaisant pour lui, amoureux du travail bien fait.

Il s'est remarié, Jorgeline est née et, nouveau coup du sort, peu après la naissance d'un garçon l'année suivante, sa femme a disparue un jour emmenant le bébé et laissant seul Francisco avec Jorgeline qui n'avait que deux ans, Francisco n'a jamais plus eu de nouvelles ni de l'une, ni de l'autre! 

Ce père n'a eu d'autre choix que de faire garder sa petite par des familles des environs. Une enfance que Jorgeline considère malheureuse, allant d'une famille à l'autre...elle a eu malgré tout une éducation primaire satisfaisante, de bon niveau, un prix de " bonne conduite"

Francisco promène sa petite tous les dimanches, elle ne cesse de lui poser des questions sur tout. Il finit par lui répondre agacé:" Arrête de poser des questions, contente toi de penser"....Elle lui répond illico:" C'est quoi " penser" et lui de répondre :" Penser c'est faire quelque chose, aller chercher à manger, faire un meuble, s'occuper des abeilles ..." ! 

Il lui a sorti plus d'une fois que les humains sont moins sages que les oiseaux, car les oiseaux commencent toujours par se faire un logement, un nid, avant de faire des petits, mais que les humains font souvent le contraire....!

A 14 ans elle commence à travailler dans des " Hosteria" de la région, faisant un peu de tout. 

Elle s'attache à une Hosteria de la région au bord du " lago hermoso" appartenant à la famille Steverlynvk  ( voir article du diario andino de 2019, Patrick Steverlynck, projet de développement d'un site familial depuis 1975) où elle passera deux ans!

Mais sa grande chance a été d'entrer au service d'un autre hosteria tenue par Douglas  Reid, un homme influent de la région, une grande famille de la bourgeoisie locale. Elle finira un jour par être au service, pour leur fin de vie, d'une femme, Dorothée et de sa fille ensuite .

A la mort de cette femme, Jorgelina hérite d'un beau petit meuble en marqueterie et d'une boite de bijoux sans grande valeur ( elle vient d'offrir à Nicole un de ces bijoux).








Et la série continue, un jour, son père, en 1996, l'année de ses 80 ans, part , comme à son habitude, pour une longue promenade dans les sentiers escarpés qui montent sur les hautes collines entourant San Martin. Il ne reviendra jamais, trois mois après on retrouvera son cadavre momifié accroché à un arbre sur lequel il est tombé, ...Jorgelina nous a raconté, les larmes au yeux, qu'on la trouvé avec un bras dressé, l'index montrant le ciel.....


 Jorgelina adore dessiner, de fait, elle a un bon coup de crayon! 

Elle vit sa retraite dans une petite maison des hauts de San Martin, chaque mois elle paye son eau, son gaz, son électricité, il ne lui reste que le nécessaire pour vivre, pas de problème concernant ses économies qui seraient " mangées par les cent pour cent d'inflation qui minent l'économie de l'Argentine. Il en est ainsi d'une multitude d'Argentins...

Elle est entourée de fleurs, en compagnie de trois chats, l'un, Bicho, vit dans une boite en carton, bien emmitouflé le long d'une fenêtre l'autre vit derrière, dans une sorte de grosse niche avec une porte, il n'a jamais voulu entrer dans la maison, le dernier occupe une pièce dans la maison servant de débarras.

Lors de notre dernière visite, dans sa petite maison, elle nous dit qu'elle ne se plaint pas de sa situation financière actuelle, car elle sait  " tirer sur la ficelle", faire plus avec moins...! Elle sort un billet de mille pesos en disant :" Avec ça, aujourd'hui, on a seulement du pain, un morceau de fromage, et des bricoles pour la journée" ! Elle touche chaque mois 90000 pesos et commence par payer l'eau, le gaz, l'électricité et la contribution sociale locale, après il ne lui reste guère plus d'une paire de ces billets de 1000 pesos par jour pour manger et mettre quelques billets de côté ! Heureusement, Jorgelina est encore relativement jeune et n'hésite pas, si elle a besoin d'argent, à faire un petit travail ici ou là! 


Jorgeline nous raccompagne hier soir, descendant la rueColonel Perez, on traverse une ,dernière fois le petite pont de notre première rencontre, elle salue cordialement des tas de gens ! avant le pont de la rencontre, nous tombons sur Clélia, une femme de nos âges, manifestement issue de l'ethnie mapouche, qui, les présentations faites, nous raconte la perte de l'usage de sa langue maternelle par  les personnes de sa génération " car les "abuelas" ( grand mères) ont eu honte de leur langue, mais aussi d'un regain d'intérêt qu'elle ressent actuellement! 

On échange quelques mots: " Chüme leimi? ( je lui fait confirmer que chüme peut aussi se prononcer küme et signifie: bien, bon...et leïmi: êtes vous? ) 

Réponse habituelle: :" Chüme len ! (  Bien, je suis! )....Elle apprécie le geste du dictionnaire Mapuche / espagnol donné à la communauté d' Atreuco. On s'embrasse, on se quitte :" Païkouyé, païkouyé! ( j'avais envie de lui demander si elle connaissait le sens précis de cette expression utilisée pour se dire : "au revoir " pas trop le temps sur le trottoir.....100 mètres plus bas , Jorgeline salue un homme assis sur un muret :" c'est le frère de Clélia, il ne parle pas beaucoup "! Jorgeline se retourne alors vers la colline derrière, un fin croissant de lune vient d'émerger, nimbé d'un disque de brume:" Le temps va changer demain, la pluie!" puis elle nous quitte, très émue, heureusement, grâce à WhatsApp nous resterons en contact! 

Elle a raison, nous traînons ce matin nos valises vers le terminal de San Martin de los Andes sous un ciel nuageux et froid, on annonce de la neige dans quelques jours, il est temps pour les migrateurs que nous sommes de partir vers le Nord ! 


mercredi 12 avril 2023

Du Messie aux Mapouches

 





Monica Calfu ( son deuxième prénom : Calfu, fait allusion à des reflets bleus de sa belle chevelure noire  alors qu'elle était bébé )

qui s'occupe du petit centre artisanal de la communauté Mapucne de lago rosario près de Trevelin, m'a écrit dans sa langue que la musique que je lui avait envoyé :" ayuwnquelen ñe piuque" 

( littéralement : rendait joyeux les yeux du coeur) , c'est joli, très joli cette expression! 

J'ose l'associer à un poème trouvé dans un ouvrage sur la Culture Mapouche, acheté dans la maison de té de " Nain Maggie" à Trevelin ( Mamie Maggie en gallois ) .

Il a déjà été traduit en espagnol, je n'en ai donc malheureusement pas la version originale ...

Diversos modos


Toda la tierra e una sola alma

Somos parte de ella

No podrán morir nuestras almas

Cambiar sí que pueden

Pero no apagarse.

Una sola alma somos

Como hay un solo Mundo 


La terre entière est âme unique

Nous sommes une part d'elle.

Nos âmes ne pourront pas mourir, 

Mais elles peuvent, bien sûr, 

Changer* de nature, sans s'éteindre! 

Nous sommes une seule âme 

Comme il n'y existe qu'un seul monde! 


  • Par un étonnant raccourci culturel, Il me vient à l'esprit en écrivant ceci, un texte du fameux Messie de Haendel :" 

Behold I tell you à mistery 

We shall not all sleep 

But we shall all be changed in à moment

In the twinkling of an eye

With the last Trumpet 

( repris de épître aux Corinthiens ) 

https://m.youtube.com/watch?v=13DpmWPV9IU



vendredi 7 avril 2023

Pascuas de chocolate

 7 avril : Posta del Cazador.

Une grosse bâtisse qui pourrait ressembler, intérieurement et extérieurement, à une Gesthauss tyrolienne! En effet celui qui a fait construire en 1978 cet hôtel d'abord plutôt réservé aux chasseurs, avait des grands parents originaires du Tyrol.

Table du petit déjeuner, derrière nous, un homme nous salue en français avec une accent que je devine brésilien! Gagné, il est du Minas Gerais! Je me glisse avec plaisir dans l'atmosphère du délicieux portugais du Brésil, Il s'appelle Gustav Wagner, nous parlons du Brésil, du pont improbable et fou sur l'Oyapock en Guyane, de nos voyages dans son pays. Il m'a parle du mouvement migratoire interne de main d'œuvre du Rio grande do sur vers le Mato Grosso, il est avec un garçon de 9 ans, Zach, qui vit à Londres ! 

L'employée au service du petit déjeuner me parle des mots de la langue des Mapouches qui apparaissent dans l'hymne provincial du Neuquen! Je luis explique le truc de la salutation des Mapouches: le fameux " Mari Mari" (avec des r un peu liquéfiés) qui n'a aucun sens si on ne l'accompagne pas du geste des deux mains en l'air, paumes tournées vers l'avant car mari signifie dix : Dix dix , c'est OK, Bienvenue, bienvenue! 


Ce soir c'est vendredi Saint, un petit groupe de personnes ont déjà liquidé un via crucis à Saint Joseph quand nous arrivons à 17h30, sur la place, la fête bat son plein, on prépare de petites brochettes alternant des fraises et des rondelles de bananes, bientôt la population va faire la queue pour aller les tremper sous les fontaines de chocolats! 

Pascuas de chocolate

Bonne et joyeuses Pâques !

https://youtu.be/ssLTiXu659Q

Henri 





jeudi 6 avril 2023

D'un monde à l'autre


 D'un monde à l'autre!

Aujourd'hui 6 avril 2023, nous quittons  Villa l'angostura ( bisha l'angosture pour les locaux), départ vers San Martin de los Andes où nous passerons les fêtes de Pâques ( les jeudi et vendredi saints sont des jours fériés en Argentine, mais pas le lundi!

Hier riche journée d'observation d'oiseaux, mais aussi rencontré à l'hosteria Dos Bahias, Géraldine, une serveuse, la cinquantaine, qui a fait français en deuxième langue, et s'est perfectionnée beaucoup plus tard à "l'alliance française" ( plus de 50 implantations en Argentine ! ). Aujourd'hui, minuscule terminus de Villa l'angostura ( bishal'angosture...! ) Derrière son guichet unique une jeune et souriante femme décrypte l'énigme de mon boleto commandé en ligne sur Bus Bud et trouve une solution rapide! 

Sur le banc dehors, assis entre un argentin qui me dit que son bisaïeul était français, qu'il a fait une recherche à l'état civil en. France à Nantes, et une autre qui me dit que son bisaïeul était basque, qu'elle a eu un novio francais et visité Paris en 2019 avec sa petite Séréna, 9 ans qui me montre le garçon d'une pizzeria parisienne en photo, je découvre la force des liens qui unissent le nouveau monde à l'ancien! 

Dans le bus, trop plein, semaine sainte oblige, Nicole est loin devant, à mon côté une petite femme, la bonne quarantaine, assez renfrognée, en apparence, qui tripote son téléphone et surprise fait soudain entendre en français dans le bus,le discours enflammé de Jean Luc Mélanchon maudissant son Président qui refuse d'admettre que le seul moment où les "humains français" sont véritablement humains est " le temps libre".....je fais le mort, lui trouvant soudain une allure insoumise et ne voulant pas en arriver à lui dire que je trouve cet homme un extraordinaire acteur dramatique mais aussi et surtout un populiste de plus, dépassant de loin dans cette posture politique Marine Le Pen.....les paysages entre Bishalangousture et San Martin de los Andes, sont sublimes de beauté ! 


Henri de San Martin

lundi 3 avril 2023

Blouses blanches, colibris, ciel austral



 Lundi 3 avril 2023, 



Automne patagonien, provincia de Neuquen, Argentine.


Des blouses blanches, des classes  d'élèves de collège, peut-être des sixièmes, en route vers le MAC, tout petit musée d'art contemporain de Villa angostura, leur uniforme est sans conteste, sous un chandail ou un blouson....une blouse blanche...qui se roule allègrement dans l'herbe...


Un colibri, l'après midi, au mirador dominant le splendide lago espejo, là où se sépare la ruta 40 qui monte vers le Nord sur le flanc est de la cordillère, et la nationale qui monte vers le col, le "Paso" qui marque l'entrée au Chili, j'ai vu, non pas un condor, mais un quart de seconde, mon premier colibri, à au moins mille mètres d'altitude, ces petits oiseaux extraordinaires sont en effet capables d'adapter leur métabolisme à des conditions climatiques exigeantes!


Ce soir, à 21h, malgré un éclairage public agressif, j'ai pu admirer, au fond de la cour, derrière la petite pension Vénéra Haus, les grands repères d'un ciel austral! Proximité étonnantes entre Sirius et Canopus, au plus haut du ciel, le navire austral ( voile et poupe ) trônant au zénith, Orion se levant à l'est avec le triangle d'hiver à l'envers.et bien évidemment la croix du Sud au dessus d'Alpha et beta du Centaure...C'est absolument génial tout cela !


Henri de Coiron de Patagonie.,🥳

dimanche 2 avril 2023

Terminal

 J'aime l'ambiance d'un terminal de Bus en Argentine ( comme ailleurs sûrement), c'est le reflet fidèle d'une population, ça ressemble à une petite gare, mais sans train, que des bus! 

Des enfilades de guichets pour des compagnies aux horizons multiples, de petites boutiques où l'on vend tout, mais hélas pas de presse, de journaux, de livres !

Des familles entassées, des enfants étalés, des adultes à Thermos ( l'eau chaude pour le maté). Des touristes intérieurs ou ceux de l'outre-mer qui contemplent amusés tout ce petit monde aux confins de Patagonie ! 


Henri de Bariloche