samedi 21 juin 2014

Buenos aires, l'Argentine et la Patagonie

Une petite escale à Buenos Aires

Au premier jour de janvier je me suis retrouvé sur les rives du Rio de la Plata en face de Buenos Aires la capitale de l'Argentine. J'ai alors pris un bateau à Colonia del Sacramento en Urugua pour traverser le fleuve et commencer la nouvelle étape de mon voyage.


J'ai attendu pendant quelques jours à Buenos Aires l'arrivé d' Alejandra avec qui je devais prendre la direction de Bariloche.


Cette ville m'a paru belle du point de vue architecture au moins dans son centre mais globalement , du point de vue humain,c'est un désastre.
Alors que je parcourais à vélo différents secteurs, mon attention a été profondément attiré par la misère dans laquelle vivent beaucoup de ses habitants. Des personnes, parfois des familles entières cherchent des abris sous les ponts. On se rend facilement compte que pour un touriste dans les zones intéressantes la sécurité existe, mais en dehors de ces quartiers privilégiés, le danger est évident. C'est une ville intéressante, mais seulement pour une semaine. Il existe un tas d'autres endroits en Argentine qui m'ont captivé infiniment plus..



NOS PREMIERS KILOMÈTRESENSEMBLE
Notre chemin nous a mené jusqu'à Bariloche. Nous avons décidé de commencer notre périple dans cette ville où Rodrigo avait laissé son vélo qui servira a Alexandra.
Le voyage était long et parfois étonnant. Un changement impromptu et d'itinéraire nous a fait parcourir l'Argentine dans les environs de la cordillère des Andes. Nous sommes arrivés rapidement en Patagonie pour profiter des mois de chaleur dans ces terres du bout du monde.
Bariloche nous a tellement plus que nous y sommes restés beaucoup plus que ce qui était prévu.. Les environs du lac Nahuel Huapi, et d'autres lacunes qui l'entoure sont d'une beauté extraordinaire, une beauté que nous avons commencé à ressentir de plus
en plus fortement à mesure que nous avancions vers le sud. Nous avons également commencé à comprendre la façon d'être des Argentins, , un peu différent des autres, tout en restant finalement des latinos. Le fait que dans les provinces de ce pays personne n'aime les "Porteños" ( habitants de Buenos Aires) a beaucoup attiré notre attention. Avec le temps il nous est apparu que les rumeurs concernant l'apathie extrême et la bonne grâce de ses habitants étaient tout à fait fondées.
Les 20 km de la première journée pour atteindre Colonia Suiza et s'y reposer une semaine ont été très pénibles. Ces vingt kilomètres de montées et descentes ont laissé ma fiancée assez endolorie, nous avons donc préféré rester dans cet endroit pour savourer la beauté des paysages. C'est un endroit incroyable pour la pratique des sports d'aventure, grands chemins et trekking à l'ordre du jour. Notre plus ongue ballade nous a mené au " Lac bleu" après environ quatre heure de marche dans la montagne.
Et puis , peu à peu, sans que nous nous en rendions compte, le voyage a commencé à progresser au rythme de 20 à 40 km par jour, qui nous aurais paru impensable quelques mois auparavant, nous permettant de découvrir progressivement les merveilles qui nous entouraient. En partant de Colonia Suiza, nous avons pris la direction de Bolson à environ 130 km de Bariloche, un endroit où abondent les hippies, les artisans et les touristes. On y respire une ambiance de folie, à peine arrivés, une femme nous a abordé pour nous proposer de la drogue...nous l'avons aimablement remercié en lui disantt que nous n'étions pas consommateurs. Après un
repas rapide, nous rentrons dans une pharmacie pour acheter des médicaments...et faisons la connaissance de Dioscar, un argentin plaisant et communicatif ( comme la majorité de ses concitoyens) qui, en voyant la tête fatiguée d'Alejandra, nous invite à poser notre tente chez lui. Arrivés dans sa maison, après une joyeuse conversation, il nous offre une chambre que nous acceptons bien volontiers. Nous sommes restés chez lui quatre jours, nous avons fait la connaissance de son fils Favio qui nous a fait découvrir les environs et de sa nièce Carito. Ils nous ont concocté la cuisine du coin, Alejandra un "caldo de huevo" typiquement Colombien, et moi un " pastel de papas" ...typique de partout!
Ce sont des familles comme celle-là qui font la beauté d'un voyage, lorsque la beauté des lieux perd de son importance face à une rencontre avec des personnes qui nous font partager leur vie.

Changement de plan inattendu et ....cap vers le Sud!
Après notre séjour à Bolson, nous avons été amenés à modifier nos projets. Nous nous sommes rendu compte que nous avancions trop lentement, qu'il ne fallait pas minimiser les problèmes physiques d'Alejandra, que les deux semaines où Alejandra
devait aller à Mexico pour une conférence sur la pauvreté infantile et moi dans la cinquième région du Chili pour le soixantième anniversaire de mes grands parents paternels , se rapprochaient....!

Nous avons donc décidé de continuer notre voyage vers la Patagonie sac au dos en faisant du stop sur les routes du sud chilien et argentins.
Avant cela nous nous sommes rendus dans la cinquième région du Chili pour passer une semaine en compagnie de mes grands-parents, ensuite Alejandra a pris un avion pour Mexico et je suis retourné à Bolson pour y chercher Rocinante et parcourir l'Argentine sur la route 71, en voyageur solitaire.
Par cet itinéraire, on passe en plein milieu du Parc national " Los Alerces", un paysage de contes de fés, des chemins de terre , des lacs un peu partout. Peu à peu, ces
terres m'ont fait une impression très forte, en particulier lorsque j'ai contemplé les " Alerces" millénaires, ces arbres qui étaient peut-être déjà plantés là lorsque Jésus marchait sur notre Terre... J'avais l'impression, au pied de l'un d'eux, de pouvoir "sentir"
sa sagesse, d'imaginer les centaines de générations humaines à cette même place, de me trouver devant quelqu'un ou quelque chose qui connaissait fort bien le monde, mieux que les plus grands voyageurs, qui contemplait dans la paix et la tranquilité propre aux sages mystiques, apprenant à rester calme, l'esprit et les sens dans le silence. Un lieu de réelle beauté qui, par moment, me faisait frissonner sans que je sache pourquoi !
En sortant de ce Parc, je suis arrivé dans une petite et charmante ville qui s'appelle Trevellin, elle se trouve à environ 45km de Futaleufu, sur la frontière. En arrivant là, j'ai demandé à la police où je pouvais camper et il m'ont envoyé sous un pont. J'avais au moins de l'eau , et le froid du sud m'a fait comprendre que cet endroit était tranquille, j'y suis resté un peu. J'ai ensuite continué, en solitaire, jusqu'à Futaleufu, en cet endroit j'ai mis en garde Rocinante pour un peu plus d'un mois et j'ai rejoins Puerto Montt où m'attendait Alejandra.

Ensemble, nous avons alors parcouru la grande et mystique ile de Chiloé, un lieu traditions et superstitions ancestrales, des personnes un peu plus aimables que dans le reste du pays, peut-être à cause de la dureté de la vie et du climat?

Nous somme partis d'abord pour Ancud. Cette ile est globalement caractérisé par ses paysages maritimes sur fond de montagnes, ses bateaux de pécheurs, ses "palafitos" juchés sur la mer...On y touve également de belles églises en bois ( Alerce) classées patrimoine de l'humanité. Nous avons progressé lentement vers l'ouest. Passant d'abord par Quemchi, ensuite par Castro où nous sommes restés une semaine, et finalement nous avons pris la direction de Quellon, embarquant en cet endroit sur un " rafiot" qui nous a déposé à Puerto Cisnes dans la région de Aysen. Probablement une des plus isolées du Chili. Un belle traversé au fil des "fjords" du grand sud.
Les choses sont alors devenus très intéressantes, les routes et chemins sont en terre, interconnectés sous le nom de la mythique "route australe". Les bus sont loin de relier chaque jour la plupart des communes et les billets sont très chers. Alors nous avons commencé à " lever le pouce", à solliciter les automobilistes de passage.
Plus nous progressions dans ce pays, et plus les paysages nous surprenaient. Nous
avions déjà trouvé d'une beauté divine le sud de l'argentine, mais le paysage qui s'offrait à nous était encore plus impressionnant que celui du pays de l'autre côté des Andes.
Nous avons entamé un jour une jolie ballade le long d'une "névé" un sentier appelé " la forêt enchanté" ...A la vérité, chargés comme nous l'étions, on ne profitait pas beaucoup du paysage, mais de temps en temps, un beau paysage rachète tout...Nous avons voulu camper près de la névé et redescendre le jour suivant, assez tard, après avoir attendu un peu de beau temps pour nous mouiller le moins possible. Un véhicule s'est arrêté pour nous prendre jusqu'à Coyhaique où nous sommes resté une nuit avant de reprendre notre chemin....Pouce levé , nous avons avancé trente kilomètres par jour ...ce qui nous a amené un soir à Rio Tranquilo. Ce qui attire à cet endroit, se sont les " Capillas de marmol" ( chapelle de marbre) , que la nature a construit au milieu du lac " General Carrera", les eaux bleus du lac y réfléchissent le blanc du marbre.
Faire du stop dans ce coin est loin d'être chose facile, il nous est arrivé d'attendre plus de trois heures avant de trouver quelqu'un qui nous embarque....Il y a très peu de circulation sous ses latitudes!


Notre destination suivante a été le village de Calaca Tortel, il nous a fallu plusieurs jours pour y arriver, mais pendant tout ce chemin, nous avons eu des vues incroyables .

Calaca Tortel est un endroit qu'il ne faut pas oublier quand on visite la Patagonie. Tout simplement parce qu'il est totalement différent des autres , dans un paysage qu'on ne retrouvera pas facilement ailleurs. Il est entouré par des montagnes, un bras de mer, et très proche de l'embouchure du rio Baker, le le plus puissant du Chili. Il ne possède pas de rues, mais une série de passerelles qui connectent les maisons et les commerces, le long de la mer. Cette caractéristique lui confère un charme particulier. En plus , il possède plusieurs points de vue réellement impressionnants.
Le jour suivant, nous avons fait du stop plus facilement et rejoint Chile Chico, à la frontière de l'Argentine. Cette ville est située sur une rive du Lac Général Carrera qui s'appelle, du côté argentin, lac "Buenos Aires", nous avons monté la tente sur son rivage. Du côté argentin, la progression a été plus difficile, les routes étaient asphaltées, il ne passait parfois qu'un voiture par heure, il nous fallu beaucoup de jours pour arriver à Calafate, notre destination suivante. Au long d'une vaste et interminable pampa, il nous est arrivé dans un petit village d'attendre plus de 24 heures qu'un véhicule nous embarque.
En payant argent comptant, nous avons pu voir la véritable merveille de la nature qu'est le glacier Perito Moreno....les énormes et très impressionnantes masses de glace qui se détachent et tombent dans l'eau....nous sommes resté là des heures et des heures, complètement fascinés par le spectacle. Notre dernière destination a été Chalten.

 A ce moment, le temps commençait à nous être compté, nous avons donc décidé de rendre le bus comme n'importe quel touriste.
A Chalten, nous avons fait ce que nous devions faire, marcher, marcher, trois jours durant dans la montagne, avec peu de poids à porter, trois jours très agréables entourés de lacs, près de la fameuse montagne Fitz Roy. C'est assurément un des parcours de trekking les plus beaux de notre périple. Le dernier jour de marche, la nature nous a offert en cadeau le spectacle de la neige, Alejandra était émerveillée par un spectacle bien peu habituel dans son pays proche de l'équateur, je l'était aussi... Alors que nous redescendions vers le village, un énorme condor est passé au dessus de nos têtes...nous l'avons suivi des yeux plusieurs minutes jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon...ensuite, alors que nous descendions toujours, nous avons vu quatre condors qui tournaient dans le ciel autour d'une montagne proche du Fitz Roy, ils étaient suffisamment proche pour qu'on puisse admirer le vol majestueux de cet oiseau. On est resté encore bien longtemps à les admirer, j'étais émerveillé, je pensais aux heures que j'avais passé sur les montagnes pour essayer d'en voir, sans jamais y arriver, et aujourd'hui, sans que nous l'ayons souhaité, sur la fin de notre voyage, cet oiseau fantastique se laissait admirer au dessus de nos têtes...
Quel beau cadeau à la fin de ce périple dans un grand voyage...l'aventure continue, il nous reste encore les derniers kilomètres avant le retour à la maison ( Antofagasta) que j'espère pour la dernière semaine de mai. 

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