lundi 1 septembre 2014

Les anges musicaux

Des Complexes vibratoires

Il ne faudrait pas aller à la rencontre d'une oeuvre musicale comme si elle n'était qu'un assemblage, une succession de sons évoluant dans le temps. 
On va plus loin en la contemplant comme une architecture sonore qui apparait , vivante pour nous dans notre temps et notre espace. 
J'ai souvenir d'un homme lors d'un stage de musique grégorienne, qui parlait volontiers "d'anges musicaux", d'êtres musicaux....aujourd'hui je trouve cette métaphore trop figée, imprégnée d'images et d'émotions liées à une certaine culture religieuse...
.Il y a, potentiellement dans cette rencontre, bien plus que ce qu'on imagine habituellement....

Il y a évidemment la composition musicale musicale basique imparfaitement retranscrite par une partition qui sera la trame pour un musicien lui permettant de recréer à travers son être profond  l'innommable .  Ces sons, bien au delà du spectre sonore audible, sont un peu la partie émergé d'un iceberg d'harmoniques infinies...
Ils interagissent avec nous du microvibratoire au macrovibratoire....Comme on commence à comprendre qu'au niveau le plus élémentaire, infinitésimal la matière n'est que vibrations, on imagine comment ces créations peuvent entrer en résonance avec le plus intime de notre être. Dans cette optique, on imagine aussi aisément la différence énorme entre un enregistrement, aussi "fidèle" soit-il, et ce qui se passe devant moi, par cet humain qui officie, par lui, avec lui, en lui, par cet instrument qui crée des harmoniques, par l'édifice dans lequel je suis qui les accueille, qui les modifie, qui en crée d'autres....

J'aime à imaginer  le travail long , le travail d'accoucheur que certains hommes sont appelés à réaliser pour mettre au monde des "êtres musicaux", de vivants complexes vibratoires venus en ce monde.  Il pourrait d'ailleurs s'agir plus d'un échange..."je viens dans ton monde en échange d'un peu, de beaucoup de ton énergie vitale" ....Bien des compositeurs ont été "dévorés " par ce qu'ils offraient au monde. 
Et cette "création" , cette mise au monde, se reproduit évidemment à chaque fois 
qu'un artiste arrive les mains vides, salut le public, et invite à participer au ...sacrifice ..J'ai le souvenir , la semaine dernière, une petite et frêle japonaise qui m' a offert le puissant Klavierstücke de Robert Schumann puis le mystérieux Gaspard de la nuit de Ravel.....un ravissement au sens propre du terme!

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