Dimanche
29 novembre Paris
Une belle
journée qui nous a réservé deux surprises :
Acte I :
je me rends
d'abord pour 10h30 salle Cortot
, j'avais vaguement vu sur « l'officiel des spectacles »
que l'on pouvait y entendre une cantate de JS Bach...je m'y trouve
donc à l'heure indiquée,10h30, dans le hall beaucoup de gens
attendent, certains prennent un café dans une salle attenante, le
programme était en fait Bach & Breakfast....
Un homme
arrive que je connaissais vaguement de nom : Ariel Alonso, un argentin de Paris, un passeur de musique , j'aime
beaucoup une de ses déclarations lors d'un interview :
« La
musique est un aliment de l’âme, elle
a un lien substantiel avec le plus profond de nous-mêmes. A mon
sens, c’est un art qui touche de plus près au mystère que les
arts visuels. Dans un concert, vous voyez les gestes d’où sort la
musique, mais ce n’est pas le plus important ; si vous êtes assis
à une place sans visibilité, vous pouvez malgré tout ressentir une
émotion quasi-miraculeuse. Et la palette des émotions que génère
la même musique jouée lors d’un même concert est étonnamment
variée selon les personnes. »
! Malgré
les réactions mitigées de certains...Ariel commence, imperturbable,
une séance de préparation à la mise en voix, debout dans le
hall...Puis nous entrons dans cette petite salle tapissée de bois
que j'aime beaucoup car elle donne l'impression d'être à
l'intérieur d'une gigantesque contrebasse, quelqu'un aurait dit
qu'elle sonnait comme un stradivarius !
Arrive Jean
François Frémont avec ses musiciens et son petit choeur, il
tape sur l'épaule d'Ariel qui cesse illico notre préparation à
l'accueil d'une musique en adéquation avec ce temps de l'Avent
puisqu'il s'agit évidemment de la fameuse cantate BWV 40 :
Wachet auf,
ruft uns die stimme « Réveillez
vous , une voix nous appelle ! »
( C'est drôle mais je me verrais bien à la place du chef dans cette
video, une vague ressemblance peut-être …). Nous avions face
à nous la petite maîtrise de Notre-Dame de Versailles, pour
l'occasion une manécanterie, c'est-à-dire un petit cœur ou les
voix féminine sont prises par des enfants. Une bonne et belle
émotion à leur écoute et pendant le chœur final, tous les
spectateurs debout ont alors chanté les deux couplets soutenus par
les musiciens, la salle Cortot a réellement vibré avec nous comme
un stradivarius....c'était déjà Noël !
Acte II
Je
me retrouve avec Nicole au bord de la Seine à Paris, quai Javel, non
loin du parc André Citroen, il y a deux bateaux devant nous, le
vieux Thalassa, bateau studio de l'émission du même nom et ...un
drôle de bateau, un très grand catamaran avec des ailes :
Planet
Solar le plus grand bateau du monde navigant sur toutes les mers
du globe, à l'énergie solaire. Nous sommes devant la passerelle,
une douzaine de personnes, celui qui nous accueille à bord est...
Gérard
d'Aboville, un fou qui a osé
traverser seul à la rame l'Atlantique Nord en 1980 et surtout le
Pacifique en 1991... : « Comment
oublier? Il y a 24 ans, attendu par le public français et une armée
de médias, le risque-tout en coquille de noix high-tech achevait sur
les côtes californiennes la première traversée du Pacifique à la
rame, en solitaire, dans le sens inverse des courants. Un exploit
égrené en statistiques, des jours durant : 2 rames,
35 chavirements, un bateau d'à peine 6 m de long, des
creux de 20 m.
Au
total,
cent trente-quatre jours de souffrances dans l'angoisse de la
mort. « Quatre mois et demi à serrer les fesses en se disant
qu'on n'arrivera pas de l'autre côté, ça change un homme. C'est
comme
sortir guéri d'une maladie grave », résume d'Aboville. Au
détail près que l'aventurier, lui, avait choisi son calvaire. Qu'en
reste-t-il, vingt ans plus tard? « Je vois les bourgeons sur
les arbres au printemps, répond-il en décochant un sourire
malicieux. Cette
expérience m'a fait gagner du temps sur la vie. »
Gérard
nous fait aimablement visiter ce bateau extraordinaire, comme lui. Il
a une surface de panneaux solaires sur ses ailes en partie
rétractables qui lui donne en théorie une autonomie de propulsion
de 72 heures, vitesse maximum une dizaine de noeuds (18 km/h). Les
batteries d'accumulateurs servent de lest dans les deux flotteurs du
catamaran. Il faut à bord un équipage de 4 à 5 hommes pour
naviguer au long cours, le plus physique comme je l'ai constaté
étant la manœuvre à l'aide de simples palans pour faire coulisser
l'un sur l'autre les très grands panneaux qui portent les cellules
solaires. Il faut en effet être attentif à la mer et au vent, je me
suis en effet inquiété auprès de Gérard d'Aboville du risque du à
la prise au vent de ces grandes ailes...ou voiles horizontales, il
m'a répondu simplement : « Oui, c'est comme pour la
voile, j'ai l'habitude de gérer ça, on peut même si c'est
nécessaire aller moins vite le jour et plus vite la nuit qui suit si
l'état de la mer le permet ».
Merci
Ariel, merci Jean-François, merci Gérard, quand rien n'est prévu comme aujourd'hui,
tout est vraiment possible !
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