mardi 1 décembre 2015

Paris, dimanche 29 Novembre

Dimanche 29 novembre Paris

Une belle journée qui nous a réservé deux surprises :
Acte I :
je me rends d'abord pour 10h30 salle Cortot , j'avais vaguement vu sur « l'officiel des spectacles » que l'on pouvait y entendre une cantate de JS Bach...je m'y trouve donc à l'heure indiquée,10h30, dans le hall beaucoup de gens attendent, certains prennent un café dans une salle attenante, le programme était en fait Bach & Breakfast....

Un homme arrive que je connaissais vaguement de nom : Ariel Alonso, un argentin de Paris, un passeur de musique , j'aime beaucoup une de ses déclarations lors d'un interview : « La musique est un aliment de l’âme, elle a un lien substantiel avec le plus profond de nous-mêmes. A mon sens, c’est un art qui touche de plus près au mystère que les arts visuels. Dans un concert, vous voyez les gestes d’où sort la musique, mais ce n’est pas le plus important ; si vous êtes assis à une place sans visibilité, vous pouvez malgré tout ressentir une émotion quasi-miraculeuse. Et la palette des émotions que génère la même musique jouée lors d’un même concert est étonnamment variée selon les personnes. »
! Malgré les réactions mitigées de certains...Ariel commence, imperturbable, une séance de préparation à la mise en voix, debout dans le hall...Puis nous entrons dans cette petite salle tapissée de bois que j'aime beaucoup car elle donne l'impression d'être à l'intérieur d'une gigantesque contrebasse, quelqu'un aurait dit qu'elle sonnait comme un stradivarius !

Arrive Jean François Frémont avec ses musiciens et son petit choeur, il tape sur l'épaule d'Ariel qui cesse illico notre préparation à l'accueil d'une musique en adéquation avec ce temps de l'Avent puisqu'il s'agit évidemment de la fameuse cantate BWV 40 : Wachet auf, ruft uns die stimme « Réveillez vous , une voix nous appelle ! » ( C'est drôle mais je me verrais bien à la place du chef dans cette video, une vague ressemblance peut-être …). Nous avions face à nous la petite maîtrise de Notre-Dame de Versailles, pour l'occasion une manécanterie, c'est-à-dire un petit cœur ou les voix féminine sont prises par des enfants. Une bonne et belle émotion à leur écoute et pendant le chœur final, tous les spectateurs debout ont alors chanté les deux couplets soutenus par les musiciens, la salle Cortot a réellement vibré avec nous comme un stradivarius....c'était déjà Noël !
Acte II
Je me retrouve avec Nicole au bord de la Seine à Paris, quai Javel, non loin du parc André Citroen, il y a deux bateaux devant nous, le vieux Thalassa, bateau studio de l'émission du même nom et ...un drôle de bateau, un très grand catamaran avec des ailes : Planet Solar le plus grand bateau du monde navigant sur toutes les mers du globe, à l'énergie solaire. Nous sommes devant la passerelle, une douzaine de personnes, celui qui nous accueille à bord est...
Gérard d'Aboville, un fou qui a osé traverser seul à la rame l'Atlantique Nord en 1980 et surtout le Pacifique en 1991... : « Comment oublier? Il y a 24 ans, attendu par le public français et une armée de médias, le risque-tout en coquille de noix high-tech achevait sur les côtes californiennes la première traversée du Pacifique à la rame, en solitaire, dans le sens inverse des courants. Un exploit égrené en statistiques, des jours durant : 2 rames, 35 chavirements, un bateau d'à peine 6 m de long, des creux de 20 m.
Au total, cent trente-quatre jours de souffrances dans l'angoisse de la mort. « Quatre mois et demi à serrer les fesses en se disant qu'on n'arrivera pas de l'autre côté, ça change un homme. C'est comme sortir guéri d'une maladie grave », résume d'Aboville. Au détail près que l'aventurier, lui, avait choisi son calvaire. Qu'en reste-t-il, vingt ans plus tard? « Je vois les bourgeons sur les arbres au printemps, répond-il en décochant un sourire malicieux. Cette expérience m'a fait gagner du temps sur la vie. »
Gérard nous fait aimablement visiter ce bateau extraordinaire, comme lui. Il a une surface de panneaux solaires sur ses ailes en partie rétractables qui lui donne en théorie une autonomie de propulsion de 72 heures, vitesse maximum une dizaine de noeuds (18 km/h). Les batteries d'accumulateurs servent de lest dans les deux flotteurs du catamaran. Il faut à bord un équipage de 4 à 5 hommes pour naviguer au long cours, le plus physique comme je l'ai constaté étant la manœuvre à l'aide de simples palans pour faire coulisser l'un sur l'autre les très grands panneaux qui portent les cellules solaires. Il faut en effet être attentif à la mer et au vent, je me suis en effet inquiété auprès de Gérard d'Aboville du risque du à la prise au vent de ces grandes ailes...ou voiles horizontales, il m'a répondu simplement : «  Oui, c'est comme pour la voile, j'ai l'habitude de gérer ça, on peut même si c'est nécessaire aller moins vite le jour et plus vite la nuit qui suit si l'état de la mer le permet ».

Merci Ariel, merci Jean-François, merci Gérard, quand rien n'est prévu comme aujourd'hui, tout est vraiment possible !


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