jeudi 24 mars 2016

Une intéressante expérience

Le temps, la troisième dimension des impressionnistes ?


http://www.musee-jacquemart-andre.com/sites/default/files/bddpmja_atelier.pdf
J'ai eu la chance, la semaine dernière, de déambuler dans le calme et la bonne humeur, dans cet immense demeure, je devrais dire ce « pied-à-terre » à Paris qu' Edouard André et Nélie Jacquemart avait achetée après leur mariage en 1881, elle avait alors 40 ans et lui 48 ans, il était banquier, elle était peintre ! Ils n’eurent pas d'enfants, Edouard laissa Nélie satisfaire sa passion pour la peinture et la sculpture, ramenant de chacun de ses voyages dans le monde, une quantité invraisemblable d'oeuvre d'art dont une bonne partie sont toujours dans cette maison depuis sa mort en 1912.

J'y étais pour aller voir une exposition temporaire de tableaux de peintres de l'école « impressionniste » autour du thème des côtes normandes. Il a été possible, vers midi, d'avoir un tête-à tête paisible et tranquille avec ces œuvres !

Je voudrais relater une expérience que j'ai faite au contact de certain de ces tableaux, en tout premier avec le Monet dont l'image est ci-dessus. IL a été peint pendant l'été 1897, il s'intitule : « Falaise de Varangeville, plein soleil ». Monet à fait pas mal de tableaux de cette petite vallée, de la petite maison de douanier


Ce tableau fait dans les un mètre sur soixante ou soixante dix centimètres. Sa particularité c'est de paraître manquer singulièrement de relief, un photographe dirait qu'il est « surexposé ». On peut, surtout dans le cadre d'une exposition, le regarder distraitement, puis passer au suivant.... !



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Je m'y suis, au contraire intéressé, il n'y avais pas grand monde à ce moment, je suis resté tranquillement à la contempler pendant plusieurs minutes...et le paysage a commencé à apparaître, à sa façon, pas des détails de miniaturistes, mais un relief plus précis de couleurs et de formes. C'était un peu comme, en photographie, lorsqu'on voit dans le bain du révélateur des formes apparaître de plus en plus précise à la lumière de l'ampoule rouge. Dans la cas présent, j'ai pris conscience que ce phénomène ne pouvait que provenir d'une interaction entre ce que l'artiste avait confié à sa toile et mon propre regard, j'étais le révélateur du message de Monet. On peut imaginer que le peintre, intuitivement, a eu conscience de ce facteur supplémentaire qu'il introduisait : le temps ! Pas forcément le temps, en fait, mais un échange qui ne se réalise qu'à la condition d'une « entrée en résonance » entre le tableau et celui qui le regarde ! Intéressante, très intéressante expérience.



Je voudrais ajouter que la photo du tableau que j’ai inséré est déjà bien différente du tableau lui même. Le contraste est nettement augmenté, les couleurs modifiées, il y a déjà eu une interaction avec un tiers et ce n’est plus ce que j’ai vu. Aux premier contact ce tableau ne montre presque que du blanc et du gris, très peu de détails, on est comme éblouit ...  


Ci dessous: portrait de Nélie Jacquemart




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