mercredi 19 août 2020

Matinale du silence

Le silence

Le monde parfois m'est tout aussi insignifiant
Qu'un film subitement muet.
J'y vois des hommes, des femmes, ouvrant, fermant la bouche
Comme poissons dans un bocal.

Multitudes simiesques sautillantes aux tribunes des stades,
Ou plus encore, tristesse colorée de carnavals en maquillage
De vieilles prostituées des trottoirs....

Il m'arrive parfois d'imaginer qu'un jour,
J'étais roi immobile sur son palanquin,
Témoin forcé d'interminables défilés,
Tournois ou processions de ceci, de cela....

Ah, décidément, mon royaume n'est pas de ce monde !
Ni de l'autre d'ailleurs…

Mario Quintana 

( traduction Henri Dumoulin)

sarabande des jours heureux. Pause musicale ....

Matinale

Le soleil entre, chat jaune, s'installe,
Un œil sur moi, sur le tapis.
Avant d'ouvrir les yeux je sais que le jour
Viendra me regarder par derrière les arbres.

Ah qu'il est bon de me sentir encore vivant
Quand la vie me dévore sans cesse!
Je paresse, ensommeillé, et lui m'attend, l'ange de lumière,
Comme un tel qui observe une chrysalide.

Un verset, pas à pas, s'approche du lit,
Pour la cantate du réveil.
Rumeurs de trafic, vibrent comme cigarettes.

Ta voix court dans mes veines.
Des fragments colorés de mes songes
Flottent dans l'air, comme égarés.

Mario Quintana 
( traduction Henri Dumoulin) 


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