vendredi 24 avril 2020

La fable du Couronné

L'édito du 24 avril 2020 
La fable du Couronné
Histoire extraordinaire pour les enfants de nos petits enfants

Il était une fois en Terre du Milieu, un petit dieu puissant 


et quasi invincible qu'on surnommait avec dérision :" le Couronné" parce qu'il avait un jour déclaré : « les grands de la Terre s'inclineront devant moi et mon royaume sera sans limite le jour où je lèverai le petit doigt....." 
Un beau jour, par caprice, pour des raisons qui n'appartiennent qu'à lui, saturé de bêtises, de mesquineries, d'incohérences dramatiques qui parasitaient "la Terre du milieu " il décida, pour leur plus grand bien, de donner une bonne leçon à ses habitants. Il entra innombrable et invisible en Terre du Milieu, et fit festin à sa façon,  épargnant les animaux, les jeunes et les robustes, décimant les anciens, répandant la terreur !

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient

La douce et l'innocente proie.

Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.

 Les plus doctes esprits convoqués à la cour se répandirent en arguments!
Certains, parmi les plus sages , comme un certain Raoult, disait que cela passerait au printemps comme toute épidémie, qu'il falait surtout ne point désespérer, ne point laisser sombrer le pays dans la terreur et l'oisiveté, chacun criant , chacun hurlant la mort sur les media au coucher du soleil.

D'autres , maîtres académiques, prônèrent la pénitence , le retrait de chacun en son logis fermé, la stricte obligation de ne se point conter sur le pas de sa porte
des histoires inquiétantes. On ferma , incontinent, tout lieu de rencontre, tout lieu de culture, tout lieu de prière, tout lieu d'instruction....on ferma les boutiques et les manufactures, le silence, un silence de mort régnait sur la Terre du Milieu !
D'obligatoire , le travail, l'instruction des enfants, devint interdit, les gens sortaient  à la dérobée chercher un peu 

de nourriture, et rentraient prestement se calfeutrer chez 
eux.

Dehors, c'était le triomphe du printemps,  la nature exultait, œuvre de paix et de félicité, le chant des oiseaux , la caresse du vent au feuillage récent, le murmure des sources....comme au début du monde....

Un beau jour , subrepticement , après de longues semaines de réclusion, après moult méditations imposées (certains, les plus filous en profitant en douce pour relire les anciens parchemins, les classiques antiques, pour apprendre moult langues nouvelles ), les premières têtes commencèrent à apparaître , on fit quelques pas, on se congratula , on respira , le pire était passé, le naturel revenait au galop ! 


Néanmoins  les plus hautes autorités, les doctes  académies s'inquiétèrent de leur réputation, ne voulant point paraître ridicule, l'Emmanuel déclara sérieusement que ce qui était auparavant obligatoire comme le travail et l'instruction des enfants serait maintenant facultatif, laissé au gré, aux besoins et  aux sentiments de chacun. 
A chacun selon son vouloir......Ce fut là  coup d'éclat magistral des disciples de Machiavel !
L'on passait ainsi des dogmes du Sieur Ford et Marx à l'aphorisme d'Augustin d'Hippone ( 354, 430 AD) :" Dilige, et quod vis fac" traduit par :" aime et fait ce que tu veux" ... avec cependant une orientation particulière de ce type d'amour car le verbe Dilige mène directement à :" Délectation" , se délecter de la vie n'est pas forcément aimer son prochain!

Amen

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