lundi 26 février 2024

Condoléances

 La Sinière, le 4 décembre 1925



La Sinière, le 4 décembre 1925

Ma chère petite Célestine
Comme il m’est dur d’être séparé de toi en ces tristes jours, comme je voudrais bien te serrer bien fort sur ma poitrine, bien te faire comprendre que je veux une part de ton chagrin. Ma petite Célestine avec toi quand même, d’ici, j’ai prié, j’ai pleuré, je t’ai suivi par la pensée à l’église et au cimetière, j’en ai eu la consolation de constater que ton cher petit Raymond a quitté la terre juste à l’heure où j’ai, pour lui,récité de tout mon cœur, la prière des agonisants.
Et maintenant ma petite Célestine, courage, courage, ton cher Raymond te voit toujours, et tu continues à faire comme tu l’as toujours fait, de ton mieux, pour lui faire plaisir, au je le sais, ta tâche est lourde, tu auras peut-être aussi des jours où tu sentiras davantage que d’autres, le poids de la séparation de ton bien-aimé , en ces jours , ma petite Célestine, tu prieras le bon Dieu de te donner la grâce, et tu voudras bien, malgré que je suis bien peu, ne pas m’oublier, et ne pas craindre de tout me confier, ton chagrin, de cela, je t’en supplie, je serai bien plus heureuse, lorsque tu me le communiquera, que si j’apprenais que tu voulais m’éviter de la peine. Sois certaine que je suis bien peiné de ce qui t’arrive. Oh, ma petite Célestine n’augmente plus cette peine par une séparation complète. Quand tu le pourras, écris-moi quelques mots, dis-moi que tu acceptes toutes les peines que le bon Dieu t’envoie. Dis-moi que tu te soignes bien que tu n’oublies pas que tes chers petites filles te crient bien fort : maman, maman, nous avons besoin de toi, ma chère petite Célestine. Ne les prive pas de ton sourire, c’est le monde vain qui défend d’être gaie quelques mois seulement après la mort, nous en vrais chrétiens, nous savons que Dieu fait tout pour le salut de nos âmes. C’est lui qui commande à la vie et à la mort et, plus fort de notre foi, nous n’oublions jamais nos morts, et au milieu de nos plus grands chagrin, nous pouvons sourire, et répandre autour de nous un peu de cette entrain qui adoucie les trop dur travaux qu’il faut faire pour gagner sa vie.
Ma chère petite Célestine, je te quitte ce soir. Je confierais ma lettre demain à Bageot, je sais que dimanche on va déplâtrer Raymonde. Allons, deux mois seront encore vite passé, surtout que ce ne sera pas les plus beaux mois de l’année, après ma petite Célestine tu viendras me…..( voir …page manquante…)

Raymond est mort une semaine avant cette lettre .
Je pense qu’il s’agit là d’un courrier de sa tante Bretécher ( une tante du père de Célestine et de la  Marie qui deviendra Minier: pierre Legendre, le menuisier qui jouait de l'harmonium en chantant à plein poumon à  l'église de Couëron) 
qui habitait à la Sinière près de Couéron, étaient elles en froid à ce moment ? Il semble bien d’après la tonalité de cette lettre.

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