dimanche 18 février 2024

La panique

 Couéron , le 4 août 1925



Bien cher petit mari

.Je viens de recevoir ta lettre à l’instant, je voulais l’attendre avant de te réécrire de nouveau. De la façon dont tu as reçu ta lettre la semaine dernière, je vois que quand je les envoie au courrier de cinq heures, cela les avance, je crains donc que tu n’ai celle-ci que jeudi.
Tu me demandes un mandat carte car tu payes dès le huit, je ne croyais pas que c’était si vite. D’après ce que je t’ai dit sur ma dernière lettre, comment vas-tu faire ?
Vas-tu te décider à rester ou vas-tu revenir. Je croyais qu’en allant te voir dimanche 9, j’aurais arrivé avant que tu payes ta quinzaine, on aurait pu parler de cela, et si on s’était décidé à ce que tu reviennes, tu les aurais averti à cette quinzaine ci! 🐇🐇
Tu vas faire comme tu vas vouloir mon petit lapin ! Il faut que je t’avoue que je suis vraiment chagrin de te voir avec une température pareille si loin de moi. il me semble que tu garderais le lit pendant quinze jours trois semaines s’il le fallait, bien dorloté, ça serait tout de même bien le diable si on ne la faisait pas tomber. Clémentine a bien réussi elle! Tu ne me dis pas combien tu as eu samedi et dimanche….tu as donc eu beaucoup!
Je trouve que dans cet établissement on ne fait rien pour qu’elle baisse, je n’ai pourtant pas eu l’intention de t’envoyer là pour me débarrasser de toi, mais pour qu’on te soigne mieux que moi et c’est le contraire.
Voilà marie qui arrive, elle me dit de partir dès jeudi soir, comme cela j’assisterai à la consultation, je parlerai au docteur et ensemble après, tous les deux nous nous déciderions, oui ou non si tu dois rester.
Pour le manger et pour la chambre, ne t’inquiète donc pas je ne coucherai pas dehors. Pour venir me chercher, ne t’inquiète pas non plus. Je vais très peu me charger et ferai bien la route à pied. De toute façon je partirai jeudi soir, car ici je ne vis plus….mais ne te fatigue nullement à chercher, chambre ou nourriture pour moi, ce n’est pas la peine, je trouverai toujours.
Je ne t’en mets donc pas plus aujourd’hui, je serai avec toi de vive voix, vendredi matin, nous causeront.
Pour moi, j’ai envie que tu t’en reviennes, Monsieur Desclaux n’est pas content, il y a d’autres médecins, je me demande parfois s’il tombe bien dans ta maladie, vois l’oncle à Madame Porchet, il le soignait pour une lésion et c’était l’enveloppe du poumon qui était malade!





Ta petite femme qui t’aime à la folie, je te couvre de gros baisers Célestine

Je pense que si tout de même dans ta lettre que je vois, la lettre de dimanche, tu me disais que cela t’ennuie que je parte si vite, que tu préfères que je n’aille quà la mi août, j’attendrai peut-être, ne sois pas inquiet, tu connais mieux que moi ta santé !

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