mercredi 29 novembre 2023

Buzenval 29 juin, le collier de Fleurette

 Buzenval 29 juin 1925


Ma chère petite Cisine.

J'ai reçu ta lettre ce matin et je m'empresse d'y répondre.

Tu sais, tu es une petite cachottière, tu m'avais bien dit que tu avais fait photographier les deux petites, mais tu t'étais bien gardé de me dire que tu t'étais fait prendre avec elle. Je crois que pour une surprise, c'est une heureuse surprise, et tu ne pouvais me faire plus de plaisir ; vraiment ce matin lorsque je l'ai reçu, j'en aurais pleuré de joie, si j'avais été seul. C'est si bien toi, ma chère Cisine, un peu sérieuse peut-être, ainsi que ma chère petite Raymonde qui n'a pas daigné sourire, il n'en est pas de même de son petit lutin de sœur qui ne s'en prive pas, elle est souriante.

Enfin merci encore de cette bonne surprise que je n'attendais pas.



Maintenant parlons un peu du motif qui me fait écrire  ce soir, c'est-à-dire de Fleurette, tu me dis que son collier l'a blessé et qu'elle a arrêté plusieurs fois. ( prénom illisible) a complètement démonté ce collier au début lorsque Fleurette est arrivée. Je trouve donc drôle qu'il ne s'aperçoit que maintenant que ce collier ne peut aller. Il ne me demande qu'une chose, c'est de travailler et de prendre du neuf. Je ne suis pas de cet avis. Je crois plutôt que la bête est rétive et que l'on ne fera rien, même avec un autre collier. Nous en avons déjà trois en comptant celui de la voiture et dont un, celui à Raspagne, est tout neuf. Si il y a des dépenses à faire, j'aimerais mieux qu'elle se trouve prise dans la vente de la jument, car il est plus que probable que nous en trouverons pas 5000 Fr..

Par conséquent voilà ce que je pense, tâche de trouver un collier qui lui aille provisoirement et lui permette de guérir d'ici la prochaine foire. Se renseigner auprès de Babin du jour de cette foire, cinq ou six jours avant la foire, téléphoner à Monsieur Leroux près de la gare de Vertou, dont tu trouveras le numéro de téléphone sur le bottin chez Monsieur Chasse, lui demander s'il peut te fournir un cheval ou jument de cinq à sept ans pouvant mener partout des tombereau de sable, et dans combien de temps il compterait te livrer ça. Tu pourrais aller avec Bageot à la foire et ensuite chez Monsieur Leroux avec Bageot, bien entendu quand celui-ci aura trouvé.

Tu vas peut-être trouver le moyen un peu radical, mais je suis sûre que Bageot sera de mon avis à ce sujet, car c'est dans son caractère, et elle recommencera toujours.


Du côté de la Feuillardais, je ne crois pas qu'il y ait quelque chose à faire, ou bien il faudrait peut-être aller en justice sans être sûr de gagner. Le fagot de la Sarthe revient à 15 Fr. par 100 de meilleur marché que celui du pèlerin. Mais s'il est moins bon il vaut peut-être mieux prendre les 500 du Pélerin, cela fera je pense assez pour l'année, environ 1060. Cela te fera encore une jolie somme à donner à Monsieur Bardy :1500 Fr. pour les 600 du pèlerin et 783,70 pour ceux de la Sarthe, car je crois que c'est 170 Fr. le cent qu'il nous les a vendu. La lettre doit être du reste dans le porte lettre.


 


Il y aura à déduire le transport de ses perches 28 Fr., et pour le chemin de fer, ce que vous avez passé de temps pour les amener. Tu n'auras qu'à compter cela à l'heure plus Ordronneau. Si les pêcheurs te demandent à les  charger, il faudra leur demander qu'est-ce qui paiera eux ou Monsieur Bardy.

Je crois que le commerce marche bien et que tu as commencé à remettre dans la réserve. Si André te paye au début du mois cela te fera aussi un sérieux apport, et te permettra peut-être de finir de boucher le trou. As-tu parlé à tonton de ses intérêts ? 

Raymonde s'ennuie parfois, ce n'est pas drôle hélas, ce sera de la peine pour toi de plus ; ce qui me fait plaisir, c'est qu'elle ne m'oublie pas, voilà pourtant déjà un mois que je suis parti. Cela passe et cependant… ( je ne retrouve pas la suite) 

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